Copie de la fiche de tâche préparatoire à une conférence des « Amis de Fès »

L’association « Les Amis de Fès » est une des premières – sinon la première – associations culturelles et artistiques du Maroc regroupant « un certain nombre de Français et de Marocains parmi les plus valables » pour reprendre la remarque de Jacques Berque dans Le Maghreb entre deux guerres au chapitre « Fès dans l’entre-deux guerres ». Créée en 1932 elle a cessé ses activités en 1956. L’association « Tourisme et culture » reprend son action en octobre 1958 … pendant seulement quelques mois.

La création : 1932 – 1933

Le 19 août 1932 Marcel Vicaire, Inspecteur régional des Arts Indigènes, adresse à Prosper Ricard, Chef du Service des Arts Indigènes, les projets de statuts d’une « Société des Amis de Fès ». Il sollicite son consentement ainsi que celui de M. Gotteland, Directeur de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Antiquités, avant d’entreprendre toute démarche. ( La correspondance entre Marcel Vicaire et l’administration du Protectorat m’a été communiquée par Isabelle Crouïgneau-Vicaire sa fille)

« L’idée d’une Société des Amis de Fès, rencontre de nombreuses sympathies et le besoin de créer un petit centre intellectuel s’affermit de jour en jour … Le but de cette association est de favoriser et d’encourager les études sur Fès et sa région, et aussi d’attirer des dons pour les musées et les bibliothèques … ». L’objectif est de « faire valoir les richesses ignorées » de Fès et de mieux faire connaître « la ville et ses habitants, leurs mœurs, leurs fêtes, leurs coutumes » à l’occasion de « conférences, causeries et promenades ».

Le Secrétariat général du Protectorat, le 9 septembre 1932, par l’intermédiaire du Chef du Service de l’Administration Générale du Travail et de l’Assistance, ne soulève aucune objection du point de vue administratif mais ajoute : « en raison du but poursuivi et notamment des rapports intellectuels ou artistiques que ses promoteurs paraissent avoir l’intention d’établir entre la France et les milieux indigènes de Fès, une décision ne pourrait être prise en l’objet par le Secrétariat général qu’après consultation de la direction des Affaires Indigènes sur l’opportunité de la constitution de ce groupement tel que le caractérise la lettre de M. Vicaire ».

Le 24 novembre 1932, M. Borély, Chef du Service du Service des Beaux-Arts et des Monuments Historiques, tout en acceptant d’être membre d’honneur de l’Association des « Amis de Fès », espère « que les désirs, les vœux de ces amis de la vieille ville, ne seront pas une cause d’embarras, d’ennuis et de désordre pour le Gouvernement et pour nous, car il pourrait en être ainsi, malgré les meilleures intentions du monde ».

M.Ricard, Chef du Service des Arts Indigènes, adresse un courrier le 5 décembre 1932, à M. Vicaire, Inspecteur régional des Arts Indigènes :
« … Les buts que vous poursuivez, comme d’ailleurs le tact dont vous avez toujours fait preuve nous font augurer des meilleurs effets d’une institution dont l’initiative vous revient. Mais si, par impossible, ce groupe s’exposait à dépasser les limites que vous vous êtes proposées vous-même et à soulever à un service administratif voisin, des difficultés, vous comprendrez que je tiendrais à ce que la personne de l’Inspecteur régional du Service des Arts Indigènes restât hors de cause ».

Tous les parapluies sont ouverts ! Marcel Vicaire peut envisager la création de l’association.

En cette fin d’année 1932, à l’initiative de Marcel Vicaire, vingt-quatre personnes qui s’intéressent à la ville de Fès jettent les premières bases de l’association, autorisée par arrêté de M. le Secrétaire Général du Protectorat en date du 1er février 1933 ; la nouvelle association s’appelle « Les Amis de Fès ». Henri Bressolette, professeur au Collège Moulay Idriss (et secrétaire général des « Amis de Fès » de 1933 à 1956), dans une note inédite – que m’a communiquée la famille – rapporte que M. Vicaire voulait appeler l’association « Amis du Vieux Fès » mais Roger Le Tourneau, professeur au Collège Moulay Idriss, objecte que les anciens élèves de ce collège, sur la coopération desquels il faut pouvoir compter, dans leur désir de modernisme, verraient d’un mauvais œil l’épithète de « vieux » accolé à Fès.

Marcel Vicaire 1957 (4)

Marcel Vicaire. Cliché 1957

Marcel Vicaire dans Souvenirs du Maroc (Éditions Afrique-Orient 2012) écrit : « Pour mener à bien l’entreprise, plusieurs conditions s’imposaient :
– Ne pas donner à l’association un caractère combatif, mais d’études et de recherches historiques, archéologiques, artistiques, folkloriques et sociales.
– Intéresser à sa fondation les personnalités les plus marquantes des lettres, des arts, du journalisme et quelques hommes politiques sensibles au goût, à la beauté et aux choses de l’esprit.
– Garder une indépendance totale en refusant l’aide d’organismes officiels.
– Grouper Français et Marocains vivant à Fès, soucieux de connaître son histoire, ses monuments, ses institutions, les mœurs et les coutumes de ses habitants ; enfin, désireux de collaborer à un vaste programme d’études, de conférences, de promenades et d’expositions …

Les autorités locales voyaient d’un assez mauvais œil la création de cette association, mais ne pouvaient l’empêcher. Les buts étaient louables, susceptibles de resserrer les amitiés franco-marocaines et elle représentait un caractère culturel indéniable. La composition du comité d’honneur les inquiétait : le Maréchal Lyautey en avait accepté la présidence et il groupait de très hautes personnalités telles que Gabriel Hanotaux, André Chevrillon, Emile Henriot, les frères Tharaud, André Thérive, Léandre Vaillat, Albert Petit, Laprade ; des archéologues comme Georges Marçais, Poinsot, Elie Lambert, Carcopino, Henri Terrasse ; les généraux Gouraud et Massimy ; des notabilités marocaines parmi lesquelles Hadj Thami El Glaoui, le chérif Si Abd El Hadj El Kettani et de nombreux amis Fassis ».

L’association a pour but de « grouper les amateurs d’archéologie, d’histoire, de littérature et d’art, et plus particulièrement ceux qu’intéresse la vie de Fès et de ses environs et de diriger leurs investigations dans tous les domaines ». (art. 2)

« Ses moyens d’action consisteront notamment à organiser des conférences, des séances d’études et de travail, des expositions, des excursions ou des réunions de caractère archéologique, artistique ou littéraire, à prendre une part active aux Congrès de Sociétés savantes ». (art.4)

« Pour être membre de l’Association, il faut être présenté par deux parrains membres du Conseil et être agréé par le Conseil ». (art.5)

Fidèle à son programme de recherches désintéressées tel qu’il est défini par les articles 2 et 4 de ses statuts, l’association ne tarde pas à jouer un rôle de tout premier plan dans la vie intellectuelle et artistique de Fès.

Les débuts : 1932 – 1937

Pendant la première phase, de 1932 à 1937, l’association offre un cadre de travail à un petit groupe de chercheurs et procure un public d’élite aux conférenciers de Fès ou de France. Il y a chaque année une moyenne de 5 à 6 manifestations et plusieurs de ces études, sur les Corporations de Fès notamment, sont publiées dans la revue Hespéris, (publication de l’Institut des Hautes Études Marocaines consacrée à l’histoire du Maroc).

L’association s’occupe aussi de la réception, lors de leur passage à Fès, de conférenciers tels que Georges Duhamel, André Bellesort pour « La poésie dans la vieille chanson française », le Dr Mardrus, pour « Mille et une nuits » dont il était le traducteur.

À côté de la dimension « savante » de l’association, un de ses objectifs est de mettre à la portée du grand public les résultats de ses recherches et de grouper dans une même salle à cette occasion l’élément français et l’élément marocain de la population fasi. Il ne pourra en résulter qu’une meilleure compréhension et une plus grande communion intellectuelle.

La montée en puissance : 1938 – 1939

Avec l’année 1938 s’ouvre la deuxième phase de l’activité de l’association. Bénéficiant de la présence à Fès, depuis décembre 1937, de la Casa Velasquez évacuée de Madrid à cause de la guerre civile espagnole, « Les Amis de Fès », grâce à un programme copieux et varié de quinze manifestations, connaissent un rayonnement qui porte le nombre d’adhérents à près de 300.
Pour la première fois, « Les Amis de Fès » voient venir à eux de jeunes Marocains, anciens élèves du Collège Moulay Idriss, dont les conférences sont particulièrement appréciées ; leur coopération permet d’envisager un programme de recherches structuré autour de deux axes précis : Histoire et Archéologie, et la Vie d’aujourd’hui. L’idée est de grouper les études autour d’un centre d’intérêt, par exemple les Mérinides, d’épuiser le sujet et de préparer la saison suivante centrée sur un autre cycle.

En même temps des archives sont constituées : pour toutes les études et conférences l’association admet le principe d’un double dépôt, un exemplaire ne quittant jamais les archives, l’autre étant destiné au prêt. Les archives photographiques grossissent tous les jours et ont pour vocation de constituer une documentation importante sur les monuments, destinée aux chercheurs à venir. Toutes ces archives ont aujourd’hui disparu !

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Entrée du Collège Moulay Idriss. Cliché Henri Bressolette

La grande époque : 1947 – 1953

La guerre interrompt l’élan des années 1937-1939 : beaucoup de jeunes membres de l’association sont mobilisés et il faut attendre le début de l’année 1947 pour voir redémarrer les activités, même si après 1944, il y eut quelques manifestations.

Avec ses dix-sept manifestations, la saison 1947-48 surpasse les saisons les plus brillantes d’avant-guerre. Le programme de l’année groupe les conférences en deux séries parallèles : le cycle de la Ville et le cycle de la Montagne ; en cours de route le cycle des Sources et des Fontaines a été amorcé :

La Ville est étudiée dans ses trois composantes, à l’occasion de plusieurs conférences : Fès Ville-Nouvelle (M. Delarozière), Fès-Jdid (M. Bressolette), la Médina de Fès (M. Delarozière) et elle est abordée dans ses différents aspects : histoire, archéologie, urbanisme, santé, eau et religion.
La Montagne fait l’objet de trois conférences : les habitants, avec l’origine des Berbères (M. Bach), la forêt en pays berbère (M. Prouvost), la production artisanale avec une conférence-exposition de tapis (M.M. Vicaire et Lafarge), au Musée du Batha et la projection d’un film.
Les Sources et Fontaines, au programme de l’année 1948-49, sont inaugurées par « La crise de l’eau dans le monde » (M. Taltasse) et « Le problème de l’eau à Fès et sa solution », conférence-promenade de M. Taltasse

Les archives alimentent de nombreux articles de journaux et servent à publier des monographies sur Fès.

La saison 1948-49, avec ses vingt manifestations confirme la vitalité grandissante de l’association, en même temps que des conférenciers de Rabat, de Casablanca, de France et même de l’étranger apportent un élément précieux de variété et d’exotisme.
La saison 1949-50 est la plus brillante de toutes les saisons depuis que « Les Amis de Fès » existent, non seulement par le nombre de manifestations mais encore par le rayonnement des « Amis de Fès » qui ne cesse de s’étendre à Fès, au Maroc et déborde même le cadre de l’Afrique du Nord. Vingt-deux manifestations au cours de la saison démontrent le progrès de l’association ; leur nombre est porté à vingt-huit au cours de la saison 1950-51, et il y en aura vingt-cinq en 1951-52.

C’est en 1950-51 que Maurice Neny, conférencier fidèle et secrétaire-adjoint, fait dactylographier et ronéotyper les conférences dont cinq exemplaires viennent à chaque fois faire grossir les archives documentaires. Les adhérents des « Amis de Fès » peuvent récupérer un exemplaire des conférences, chez le secrétaire administratif, M. Jospin, en sa droguerie du boulevard Poeymirau. On découvre parfois aujourd’hui quelques-unes de ces feuilles ronéotypées chez les descendants des adhérents de l’époque.

Le compte-rendu moral de la saison 1950 -1951 par le secrétaire général reprend l’étude détaillée du programme qui fait ressortir la profonde originalité des « Amis de Fès » qui groupent en eux une quintuple activité que l’on peut résumer ainsi :
– « Les Amis de Fès » sont avant tout une société de recherches qui depuis 1938 a participé à tous les congrès de sociétés savantes et a contribué ainsi à éclairer certains points d’archéologie, d’histoire ou de sociologie.
– En second lieu, « Les Amis de Fès » ont pour mission essentielle de faire mieux connaître la vie de Fès sous toutes ses formes et de mettre un public de plus en plus large en contact avec le passé aussi bien que le présent et d’en étudier l’évolution. Conférences, promenades, excursions guidées par les historiens, sociologues, géographes ou géologues qui constituent le noyau actif des « Amis de Fès », mènent effectivement ou par la magie de la parole, le public fasi dans tous les quartiers de Fès, au cœur de la ville, ou à la découverte des environs. Ces visites sont à chaque fois l’occasion d’apprécier la traditionnelle hospitalité fasi.
– « Les Amis de Fès » contribuent au rayonnement de la ville de Fès et au développement du tourisme : conférenciers et membres du bureau sont disponibles pour conduire les visiteurs étrangers à la découverte de Fès ; ils ont ainsi l’occasion de visiter la ville avec des guides érudits, prêts à faire partager leur passion pour la ville et à leur fournir une documentation solide … et peu fréquente dans ce genre de visites.
– L’Association organise des conférences, qui, sans avoir un rapport direct avec l’étude de Fès, n’en présentent pas moins un intérêt réel ; elle propose ainsi aux conférenciers de passage un public de qualité qui enrichit les débats.
– Enfin, le dernier point, « Les Amis de Fès » apportent leur concours sincère à l’œuvre de rapprochement entre les habitants de Fès et les Français.

 

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Réception des « Amis de Fès » au palais du Chérif Kettani après une conférence. Cliché Henri Bressolette. 26 mars 1939

 

La saison 1951-52 est une nouvelle année exceptionnelle : vingt-cinq manifestations, une saison d’été à Immouzer du Kandar avec quatre conférences – « Napoléon et Lyautey », « L’amour courtois », « Byzance la fascinante » et « Entretien sur la philosophie de Bergson » et à l’automne la semaine anniversaire.
« Les Amis de Fès » dont la réputation n’est plus à faire, peuvent présenter des conférenciers extérieurs qui n’hésitent pas à se déplacer à Fès : Lanza del Vasto, le Dr Alain Bombard, Levy-Provençal de la Sorbonne, le R.P. Lepp, philosophe et directeur du journal Maroc-Monde.

En octobre 1952, « Les Amis de Fès » ont vingt ans d’existence et le conseil décide de marquer cet anniversaire par une semaine consacrée toute entière aux « Amis de Fès » qui se tiendra du 11 au 18 novembre 1952. Il s’agit d’évoquer l’activité des « Amis de Fès » pendant ces vingt années, à la fois par des exposés et de façon plus concrète, par l’exposition des archives et des publications de l’association.

La fin des « Amis de Fès » : 1953 – 1956

Cette semaine anniversaire des « Amis de Fès » devait être l’apogée de l’association.

La suite est plus difficile. « Après la déposition du Sultan Sidi Mohammed le 20 août 1953, « Les Amis de Fès » durent ralentir leur activité. Quelques manifestations eurent encore lieu, mais, le climat politique, l’incertitude de l’avenir et le départ de plusieurs membres du conseil, remplacés par des Marocains partisans, l’un, du sultan déposé, l’autre, de son remplaçant provisoire Moulay Arafa, mirent fin à la sérénité qui avait jusqu’alors présidé aux délibérations ». Bressolette. Note inédite.

Le programme des années 1953 à 1955 est moins riche que celui des années précédentes mais on compte encore huit à dix manifestations par an. Les excursions sont moins fréquentes, les conférences-promenades concernent les « Portes de Fès », mais quelques visites ont lieu en Médina : Sidi Frej, Sidi Boujida, la Kissaria. Fès Ville-Nouvelle est maintenant au programme : quartier de l’Atlas, de l’Aviation, des lots vivriers.

« Les  Amis de Fès » se mettent peu à peu en sommeil.

Le fait est que « Les Amis de Fès » n’ont pas survécu à l’indépendance du Maroc. La disparition de l’association est officialisée fin janvier 1960 mais aucune activité n’avait été programmée depuis 1956. Le Dr Secret, vice-président, pour « sauver » les archives de l’association et l’Encyclopédie de l’Islam, les avait confiées aux moines de Tioumliline, ne sachant à qui les remettre, et persuadé que ces documents rendraient de grands services aux chercheurs attirés par les sessions d’été du monastère.

L’Association « Tourisme et Culture » prend le relais des « Amis de Fès »

Après l’indépendance, Mohammed Benchekroun, ancien élève de M. Bressolette au Collège Moulay-Idriss, président du Syndicat d’Initiatives de Fès, souhaite poursuivre l’œuvre des « Amis de Fès », dans une structure nouvelle. Il propose à M. Bressolette de fonder « Tourisme et Culture », qui rédige les statuts de la nouvelle association en s’inspirant de ceux des « Amis de Fès ».

« Tourisme et Culture » sera la section culturelle du Syndicat d’Initiatives.
« Faire mieux connaître Fès et sa région sous leurs multiples aspects : histoire, vie d’aujourd’hui, folklore, artisanat, coutumes » tel est le but de la section culturelle du ESSI de Fès créée au début d’octobre 1958. Elle organise des visites de monuments commentées, des conférences-promenades, des excursions en dehors de la ville, agrémentées d’exposés historiques et de divertissements folkloriques. Le cycle des conférences-promenades est inauguré le 26 octobre 1958 avec la visite du Méchouar de la Makina, des tours de Bab Dekaken et de la grande noria mérinide, sous la conduite d’Henri Bressolette.

Henri Bressolette quitte Fès à l’été 1959 pour Meknès où il est nommé comme enseignant. « Tourisme et Culture » fait ses adieux à Bressolette en novembre 1959. Cette manifestation d’adieux est l’occasion de la remise officieuse des archives des « Amis de Fès » à la section « Tourisme et Culture ».

La remise officielle des archives a eu lieu le 2 février 1960 lors d’une réception organisée par « Tourisme et Culture » en l’honneur des membres de « l’ancienne et inoubliable association «  Les Amis de Fès », association qui lui a transmis ses précieuses archives et qui a ainsi officiellement achevé sa tâche, s’effaçant de la vie publique au bénéfice d’un groupement « Tourisme et Culture » mieux appuyé par sa filiation au ESSI » (Le Courrier du Maroc du 3 février 1960).

C’est ainsi que disparaît officiellement l’association « Les Amis de Fès », après 23 ans d’activité et un sommeil de près de 5 ans. « Tourisme et culture » ne lui survivra que 6 mois.

Les archives des « Amis de Fès »

« Deux ou trois ans après la remise des archives, quand le docteur Secret, de passage à Fès, demanda de les consulter au Syndicat d’Initiatives, on ne put trouver trace de celles que nous avions remises en cinq exemplaires pour chaque conférence » Bressolette. Note inédite … cela multiplie par cinq les chances de les retrouver !!

En 2010, j’ai rencontré à Fès M. Mohammed Benchekroun, qui m’a confirmé la disparition rapide (avant 1965) des archives remises au Syndicat d’Initiatives et malgré plusieurs tentatives faites pour les retrouver, il ignorait ce qu’elles ont pu devenir.

La collection de ces archives : conférences dactylographiées, monographies, photographies, plans, peut-être films, constitue une documentation « précieuse » pour la connaissance de la ville de Fès. Cela m’a conduit à rechercher les textes de ces conférences. Ces textes sont rares : deux seulement sont répertoriés à la Bibliothèque nationale de France à Paris ( et non consultables !) et la consultation régulière des sites internet de ventes ou autres ne m’a permis en près de dix ans de retrouver que … deux conférences. En l’absence d’archives localisées, j’ai consulté les journaux marocains de l’époque et j’ai contacté les descendants des anciens adhérents des « Amis de Fès », en quête de ces textes dactylographiés, souvent simples feuillets agrafés, de papier-pelure.

J’ai retrouvé à ce jour un peu plus d’une quarantaine de textes de ces conférences : manuscrits et/ou tapuscrits, en contactant les familles des adhérents des « Amis de Fès », ou publications in-extenso dans la presse marocaine des années cinquante. J’ai également quelques résumés des conférences publiés dans « Le Courrier du Maroc » ou des originaux rédigés par les auteurs eux-mêmes pour présenter au Comité des « Amis de Fès » ou aux autorités locales les thèmes qu’ils envisageaient de développer.

Avec la collaboration des associations « Les Amis de Marcel Vicaire »  https://www.lesamisdemarcelvicaire.com/ et AdaFès  www.adafes.com/ j’ai publié en octobre 2016, à l’occasion du centenaire de la création de Fès Ville-Nouvelle (1916), un premier tome regroupant 14 conférences prononcées entre 1938 et 1955. Trois autres tomes seront publiés prochainement, inch’allah

J’espère que cet historique des « Amis de Fès » sera l’occasion de voir resurgir, à l’unité ou en totalité, ces documents oubliés dans les archives familiales. Avant de jeter vos « vieux papiers » cherchez les textes des Conférences qui peuvent s’y cacher !! et merci de me les adresser.

Cet article a été réalisé, en partie, avec les informations publiées dans le quotidien  de Fès et du nord-marocain « Courrier du Maroc » entre 1934 et 1962 et résume l’historique de l’association que j’ai écrit dans « Les Conférences des « Amis de Fès ». Le « Courrier du Maroc » peut être consulté à la Bibliothèque nationale de France à Paris

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Les Conférences des Amis de Fès. Editeur : Iggybook.

ISBN 978-2363156044