Image à la une : Vue aérienne de l’hôpital Auvert, installé sur les hauteurs de Dhar Mahrès, vers 1950

Cet article est consacré à l’hôpital Auvert après son déplacement à partir de 1934 sur les hauteurs de Dhar Mahrès, mais je rappelle quelques repères historiques, déjà mentionnés en partie dans l’article consacré aux hôpitaux français à Fès en 1911-1912 ( Les hôpitaux français à Fès en 1911 -1912 )

L’hôpital Auvert date de 1911. L’hôpital de campagne Auvert s’installe en bordure Sud de la médina, à Ras-Jnan, à l’intérieur des remparts de Bab-el-Hadid. Son médecin-chef, le médecin-major de 1ère classe Fournial utilise les vastes pièces et patios de Dar Bennis et installe baraques et tentes dans les jardins pour augmenter les capacités d’hospitalisation.

Les baraquements de l’hôpital vers 1915
Tente de malades dans les jardins au milieu des grenadiers. 1912

Le nouvel hôpital commence juste à fonctionner normalement lorsqu’ éclatent les émeutes du 17 avril 1912. Le médecin-chef Fournial arme ses infirmiers, les malades valides et organise la défense  de l’hôpital qui devient le réduit de la résistance. Il héberge tous les rescapés, va au secours des voisins et c’est bientôt 700 bouches qu’il aura à nourrir. On réquisitionne la farine des moulins voisins, on pétrit le pain dans un cercueil,  les infirmiers abattent le bétail récupéré dans le voisinage. Le dévouement et le courage de tous permettent de faire face à la situation et c’est de l’hôpital que partira la contre-attaque qui participe à la libération du quartier du Douh et ramène le calme au mellah et à Fès-Jdid. Ces journées difficiles ont contribué à la légende de l’hôpital Auvert.

Poste de tirailleurs à côté de l’hôpital militaire Auvert 1912

Pour davantage de détails sur la défense de l’hôpital, je joins le rapport de l’officier d’administration Chatenay, gestionnaire de l’hôpital Auvert, au sujet de l’organisation de la résistance à l’hôpital lors des « journées sanglantes de Fès » en avril 1912.

« Prévenu par le Commandant Brémond, chef de la mission, l’alerte a été donnée à l’hôpital à 13h15 ; l’officier gestionnaire fait fermer les portes et envoie en toute hâte les hommes du détachement au vestiaire où sont déposées les armes des infirmiers ainsi que celles des malades hospitalisés ; les armes de ces derniers sont réparties entre les malades valides ; cent-dix environ ont pu ainsi contribuer à la défense.

« Les hommes fractionnés en quatre groupes sont envoyés sous le commandement d’officiers ou de sous-officiers aux portes donnant accès à l’établissement, ou mis en observation sur les terrasses du bâtiment central et du bâtiment des officiers et sur la terrasse donnant sur le consulat.

« Un groupe est installé près de la porte des écuries qui est barricadée. Un autre groupe au portail près de Bab el-Hadid. Le tout était placé à 13h30 lorsqu’une fusillade se fit entendre.

« M. Biarnay, directeur de la Compagnie chérifienne des Télégraphes arrive alors et demande du secours pour délivrer quelques-uns de ses employés assaillis dans leur logement par des Marocains.

« Le dernier groupe composé de 12 hommes et commandé par le caporal Suillard s’y rend en toute hâte et trouve la maison occupée par quelques Marocains qui prennent la fuite à leur approche. Ils en tuent cinq d’entre eux mais sont contraints de se retirer en demandant du renfort, une foule d’askris et d’indigènes civils ayant commencé à déboucher de la porte dite Bab Seradjine.

« Un groupe d’infirmiers conduit par le sergent Bac… se joint à eux, mais déjà soixante-dix à quatre- vingts soldats marocains occupent la maison de la TSF.

« De la terrasse et des lucarnes partent de nombreux coups de fusil ; abrités par les enfractures du mur de la rue qui y conduit, les infirmiers répondent à la fusillade et abattent plusieurs rebelles.

« Le capitaine de Lamotte, chef du Service des Renseignements, arrive accompagné d’une troupe de soldats chérifiens restés fidèles et prescrit aux infirmiers de continuer le feu pour permettre au détachement d’occuper la maison de TSF. Le bruit du canon de 75 se fait entendre.

« Les infirmiers continuent le feu, mais les munitions s’épuisent, ils sont forcés à 15h30 de se replier sur l’hôpital. Le sergent Bac… et quatre infirmiers restent de garde à leur place auprès du consulat d’Angleterre avec consigne de ne laisser passer personne.

« Le sergent Bac… arrive avec un indigène qu’il a trouvé porteur d’un fusil chargé et d’une « choukkara » pleine de cartouches, il le conduit au Bureau arabe et, sur l’ordre donné, le fait fusiller. À 16h00 il fait également conduire au chef du Bureau des renseignements, trois autres indigènes dissidents.

«  Jusqu’à 17h00 à l’arrivée des premières troupes de secours, la défense de l’hôpital fut exclusivement assurée par le personnel de la formation. À partir de ce moment les abords furent gardés par des détachements du 4ème Tirailleurs jusqu’au 19 avril inclus, la garde et la surveillance de l’hôpital ont été assurées par le personnel des infirmiers et des musiciens (service de jour et de nuit).

« Pendant toute la durée des événements, l’hôpital a été le point de concentration de la population européenne civile et militaire, qui a reçu hébergement, logement et nourriture aussi complètement que possible et ceci sans que ce soit au détriment des malades et des blessés et de l’exécution de l’opération funèbre, d’identification et d’inhumation de quarante-trois cadavres plus au moins mutilés qui ont été apportés.

« Dans ces circonstances exceptionnelles un effort admirable a été produit par le service de la cuisine de l’hôpital Auvert qui est parvenu à assurer tous les besoins de l’alimentation des malades en traitement, des infirmiers, des troupes de secours, des diverses missions et de tous les Européens réfugiés à l’hôpital. Avec les seules ressources du personnel habituel il a pu être distribué, le soir du 17 avril environ sept cents rations de pain, de viande et de légumes ; le pain et la viande ayant été réquisitionnés. Le 18, le nombre des bouches à nourrir s’élevait à sept cent cinquante pour atteindre le 19 le chiffre de huit cents environ, chiffre qui reste à peu près stationnaire pendant les journées du 20 et du 21.

«  C’est avec le chiffre énorme de mille cinq cents à mille six cents rations de viande et de légumes que la cuisine put assurer la préparation de la distribution journalière. Il est à noter que dans la journée du 18, le pain semblant vouloir faire défaut, il a été nécessaire avec l’autorisation du Général de faire sauter la porte du moulin voisin pour en prendre la farine. Pendant cette opération le propriétaire s’est prêté de bonne grâce à cette réquisition. Pendant la nuit du 18 au 19 le sergent infirmier Grandjean, boulanger de profession put ainsi fabriquer 200 kg de pain en utilisant un cercueil comme pétrin qui permirent d’assurer la distribution du lendemain matin. Les bœufs réquisitionnés furent abattus et dépecés sans interruption le 17, 18 et 19 par les infirmiers Bourlon et Buffard.

« À partir du 19 le pain fut livré par le service des Subsistances militaires en quantité suffisante. En outre de ce surcroît de travail la cuisine a continué à assurer dans des conditions remarquables, l’alimentation des malades au petit régime et celle de tous les officiers de toutes Armes et Services de la Place de Fez qui se trouvaient présents à l’hôpital pendant les jours d’émeutes et dont le nombre atteignit 32 matin et soir. La cuisine put encore assurer des secours distribués aux personnes européennes réfugiées dans les maisons voisines et n’ayant aucun moyen de subsistance.

«  Enfin il faut signaler le fonctionnement du service particulièrement pénible du transport et de l’inhumation des cadavres pendant les journées d’insurrection. Ce service a été assuré de façon aussi satisfaisante que les circonstances le permettaient grâce au magnifique dévouement et à l’abnégation de tous.

«  Le temps a fait défaut pour confectionner les cercueils nécessaires et les cadavres dont le nombre atteignait hier le chiffre de quarante-trois ont été inhumés dans la carrière creusée près de la buanderie, côte à côte dans un ordre parfait, chacun d’eux étant repéré à l’aide d’une fiche en fer portant le numéro d’ordre »

La cuisine de l’hôpital Auvert.

À la suite de ces événements, le général Brulard adressait, le 21 avril 1912 ses félicitations au médecin-chef Fournial et au personnel sous ses ordres « dont l’entrain et les qualités d’initiative avaient rendu sa tâche plus facile ».

Le 22 avril, Monsieur l’Ambassadeur Régnault adressait à son tour, ses félicitations au médecin-chef Fournial et à son personnel pour la part active qu’ils avaient pris dans la défense des colonies européennes.

Le sultan Moulay Hafid joignait lui aussi ses félicitations à celle du général Brulard et de l’ambassadeur Régnault.

Quelques membres du personnel vers 1913/15
Le médecin-major Faure et l’équipe médicale le 15 mai 1916

Placé au centre d’une région où les opérations militaires se succèdent de façon intense jusqu’en 1927, l’hôpital Auvert reçoit de nombreux malades et blessés militaires plus particulièrement pendant les opérations du Riff de 1925-26.

Il reçoit, en outre, toute la population civile (européenne) de la ville et de la région selon la « doctrine médicale » de Lyautey : un de ses principes est qu’il ne doit pas avoir de cloisons étanches entre les services militaires et les services civils. Il écrit dans « Paroles d’action » : « Il n’y a pas une hygiène et une santé civiles et une hygiène et une santé militaires ; les règles sont les mêmes qu’il s’agisse de l’une ou de l’autre ».

Pour les hôpitaux c’est le principe des « hôpitaux jumelés » qui est appliqué : dans toute localité importante, simple poste militaire au départ mais ayant vocation à devenir un centre de population civile, il faut concevoir dès l’origine sur l’emplacement le plus adapté, le quartier sanitaire de façon à réaliser le processus suivant : l’hôpital militaire commence, l’hôpital civil naît progressivement, jumelé avec l’hôpital militaire, puis l’hôpital militaire décroît et l’hôpital civil se développe, en utilisant les locaux vides ou sous-utilisés. Il faut également prévoir, au milieu du quartier sanitaire, un vaste espace où seront groupés tous les organismes communs à l’hôpital civil et à l’hôpital militaire et des services de spécialités. Les services de médecine et de chirurgie, les laboratoires, la maternité de l’hôpital militaire Auvert, installés au milieu d’un palais arabe, dans le cadre des riads et des jardins fleuris, au bord de l’oued Fès ont, malgré l’inconfort de certains locaux, une activité intense et participent dès le début du protectorat à la politique sanitaire fasi. Cette mixité sanitaire se poursuit lors du transfert de l’hôpital Auvert (de plus en plus « civilisé ») à partir de 1934 à Dhar Mahrès.

Dans la doctrine lyautéenne les cloisons sont plus « étanches » entre médecine indigène et médecine européenne mais dans la mesure du possible l’hôpital indigène sera édifié sur un emplacement voisin de l’hôpital européen : c’est le cas à Fès où dès 1911 (même avant Lyautey !) deux hôpitaux existent, l’un pour les « indigènes » à derb Zerbtana (Dr Murat), l’autre, l’hôpital Auvert, pour les militaires (et les rares civils européens) dans le quartier du Douh, puis jusqu’en 1934 avec l’hôpital Cocard dans la Casbah des Cherarda et l’hôpital Auvert à Dar Bennis.

Le personnel de l’hôpital Auvert. Mai 1920

Rapidement il apparaît que le maintien de l’hôpital Auvert à Dar Bennis/Bab el-Hadid présente de multiples inconvénients et il semble raisonnable de chercher un autre emplacement convenant mieux à sa destination, à la fois militaire et civile.

Selon certaines sources, c’est lors de la première foire de Fez, en octobre 1916, que le général Lyautey accompagné de ses collaborateurs civils et militaires et des autorités régionales se rend sur le plateau de Dhar Mahrès et, après avoir examiné les lieux, s’adressant à son entourage déclare : « Voici l’emplacement de l’Hôpital de Fez … vous n’y voyez pas d’objection, Messieurs ? » et comme personne n’en formulait, le principe de la construction du nouvel hôpital sur cet emplacement aurait été arrêté … sans fixer la date du début des travaux, ni le financement.

Début 1921, dans « le programme d’ensemble de l’organisation du Service Hospitalier du Maroc » Lyautey demande (à nouveau ?) la construction d’une Infirmerie de Garnison moderne à Fès. Elle sera créée sur le plateau de Dhar Mahrès, approximativement à l’emplacement envisagé en 1916 pour l’Hôpital de Fez ; elle est signalée sur un plan de Fès de 1925 : Nouvelle infirmerie (voir plus bas).

Un plan de Fès, du Service géographique du Maroc, de 1922 (mais peut-être levé avant cette date) mentionne non pas la nouvelle infirmerie mais un futur hôpital militaire, à proximité du camp de Dhar Mahrès, au sud du Fort Juge. La comparaison des 2 plans (1922 et 1925) permet de conclure que les emplacements des 2 formations sanitaires sont voisins … ou les mêmes.

Extrait d’un plan de 1922 qui mentionne le futur hôpital militaire

Le plan global de Fès de 1922 visualise la localisation prévue pour le futur hôpital militaire qui sera alors très éloigné de l’hôpital indigène Cocard situé dans la Casbah des Cherarda. Sur ce plan le chiffre IX (au dessus du F de Fès el Bali) signale Bab el-Hadid où était installé l’hôpital Auvert « historique » avant son transfert à Dhar Mahrès.

J’émets l’hypothèse que la « Nouvelle infirmerie », qui semble fonctionnelle en 1925, deviendra le futur hôpital militaire dont Lyautey avait demandé la construction : « Il faut construire le plus tôt possible le nouvel hôpital militaire en dehors de la ville indigène ». Cet hôpital militaire prendra le nom d’Hôpital Guichot du nom du Médecin aide-major de 1re classe Guichot, blessé mortellement le 4 février 1916 à Souk el Arba de Tahala alors qu’il pansait un blessé une balle lui traverse l’abdomen ; il décède le 5 février 1916 des suites de ses blessures après avoir été fait Chevalier de la Légion d’Honneur et Croix de Guerre avec palme.

Sur les différents plans qui visualisent l’Hôpital Mixte Auvert, l’Hôpital Guichot occupe l’emplacement de la « Nouvelle infirmerie » qui n’est plus mentionnée en tant que telle. Dans son livre « Les derniers allemands. Vicissitudes militaires. T4 » Bertrand Jost écrit : « Le camp de Dhar Mahrès était composé de plusieurs sections : à l’extrémité Ouest, le quartier des officiers, puis les baraques de la légion avec une prison, et enfin d’autres baraques notamment pour les régiments de passage avec la cantine et une infirmerie de garnison. Cette infirmerie donnerait naissance à l’extrémité Est du camp à un hôpital composé d’abord de l’hôpital Guichot puis du grand hôpital mixte Auvert ». Ce passage du livre de Jost conforte mon hypothèse : l’infirmerie a pris du galon et est devenue hôpital.

Infirmerie pavillonnaire de Dhar Mahrès.
Plan Dhar Mahrès 1925. Télécharger pour meilleure visibilité

Sur le plan de 1925 joint, au centre droit la Nouvelle infirmerie militaire ; au dessus, la zone non construite (Génie sur le plan) abritera à partir de 1935 l’Hôpital mixte Auvert.

Pour info on voit également en haut à la jonction 2/3 gauche 1/3 droit la première infirmerie militaire de Dhar Mahrès : infirmerie de Dahar Mahrès sur le plan ; on constate sa surface réduite.

Plan de 1933, le nom de Nouvelle Infirmerie n’est plus mentionné et c’est celui d’Hôpital Guichot qui le remplace. Les premiers bâtiments de l’Hôpital Mixte (qui n’est pas encore appelé Hôpital mixte Auvert) apparaissent.

Hôpital Guichot et Hôpital Mixte en 1933

Plan du quartier de Dhar Mahrès en 1938, montrant l’ensemble Hôpital mixte Auvert et Hôpital Guichot. L’Hôpital mixte Auvert est ouvert depuis 1935 ; les bâtiments ont été complétés depuis le plan de 1933.

Hôpital Mixte Auvert et Hôpital Guichot Plan 1938

Dans tous les cas, l’Hôpital Auvert avant ou après 1935, même lorsqu’il n’était pas qualifié de « mixte » recevait civils et militaires, selon le principe des « hôpitaux jumelés« . La constatation avant 1920

– qu’il serait nécessaire de maintenir un effectif militaire important à Fès,

– que la population civile ne semblant pas devoir augmenter très rapidement, le Protectorat (c’est à dire les civils ) n’investira pas à court terme dans un hôpital civil pouvant soulager l’hôpital militaire.

– que l’hôpital Auvert à Bab el-Hadid est trop petit, un nouvel hôpital militaire est donc nécessaire.

– mais que dans l’avenir Fès, comme les autres villes du Maroc, tendra vers les « hôpitaux conjugués ou jumelés » sorte de quartiers sanitaires comportant un hôpital militaire et un hôpital civil possédant chacun tous les services techniques médicaux mais ayant en commun les services généraux – buanderies, ateliers,etc… –

conduit les autorités à décider que cet hôpital militaire devra être bâti dans un lieu qui permette une extension civile, ce qui explique le choix de Dhar Mahrès où sera installé en 1935 « l’Hôpital Mixte Auvert », voisin de l’Hôpital Guichot premier occupant des lieux.

L’installation progressive de l’Hôpital Mixte Auvert à Dhar Mahrès

Le choix, dès 1916, d’installer le futur Hôpital de Fez sur ce plateau dominant le Mellah, Fès-Jdid et la Médina, paraît pertinent même si l’hôpital est relativement distant de Fez Ville-Nouvelle : on jouit de là-haut d’une vue admirable (lorsque l’on peut sortir de son lit …) ; l’espace disponible permettra facilement son extension ; les lieux bénéficieront aussi d’une ventilation parfaite et lorsque des plantations appropriées auront poussé, un véritable parc entourera l’hôpital qu’un important rideau de peupliers abrite déjà des vents d’Ouest ; la proximité des casernes de Dhar Mahrès facilite l’hospitalisation des soldats.

Pendant près de dix ans il ne fut plus question de l’hôpital : Fez était passée au dernier rang des préoccupations du général Lyautey tout absorbé par l’édification de sa propre capitale à Rabat et des exigences de Casablanca. Ensuite, à Meknès, M. Dieulafoy avait intéressé le Résident à la construction d’un autre hôpital dont les formes extérieures s’inspiraient de ses travaux en Perse et en Afghanistan.

Aux timides revendications des fassis, Lyautey répondait invariablement : « Patientez, votre tour viendra : de la côte nous avançons progressivement, méthodiquement et il est encore prématuré de faire quelque chose pour Fès alors que la dissidence est encore à vos portes ». Effectivement la dissidence était aux portes de Fez et les Beni-Ouarain ne se gênaient pas, la nuit, pour venir voler les chevaux dans les écuries de Dhar Mahrès et attaquer les voitures de place qui montaient du Mellah vers les camps.

Mais en 1925, avant de quitter le Maroc, le maréchal Lyautey se décide à faire quelque chose et le commandant Le Guevel en février 1925 peut annoncer la bonne nouvelle à la Commission municipale.

Un premier crédit de un million huit cent mille francs permet de construire un groupe de deux pavillons « pour fiévreux » ainsi que les canalisations pour l’adduction d’eau et l’amorçage du réseau d’égouts. Ces bâtiments achevés en 1926 n’ont jamais été utilisés. Il semble que le Protectorat et le budget français de la Guerre aient été épuisés par cet effort ! Des discussions byzantines sont engagées alors pour rechercher la formule administrative du nouvel hôpital de Fès ainsi que la participation à verser pour chaque partie : serait-il civil recevant des militaires ou bien militaire hébergeant des civils à titre onéreux … ou bien enfin mixte ? C’est cette dernière formule qui a prévalu … après six ans de discussions et d’interventions d’hommes illustres ou de personnages de moindre envergure.

Enfin en 1931, le budget français de la Guerre alloue deux millions de francs pour continuer l’œuvre entreprise depuis six ans et dont les deux pavillons – les deux orphelins ainsi que les appelait le général de Chambrun – commençaient à tomber en ruines en raison d’évidentes malfaçons …

Le début du transfert de l’Hôpital Auvert « primitif » de Bab el-Hadid vers Dhar Mahrès débute en avril 1934, par le déménagement d’une partie du matériel vers l’Hôpital militaire Guichot et la partie des locaux terminés. Entre avril 1934 et janvier 1935 une partie des consultations et hospitalisations médicales sont assurées à l’Hôpital Guichot. La chirurgie ne sera transférée à Dhar Mahrès qu’en janvier 1935.

Ouverture de l’Hôpital Auvert – partie militaire – le 1er janvier 1935

« Le nouvel hôpital ne comporte actuellement comme service installé que celui de la chirurgie qui est d’ores et déjà au travail et qui comporte entre autres plusieurs chambres et dortoirs de malades opérés. Les services de médecine générale et des contagieux tant civils que militaires fonctionnent dans les locaux de l’ancien hôpital Guichot, limitrophe du nouvel hôpital, le nom de Guichot étant supprimé. Le nouveau numéro de téléphone de Auvert est le 26-56 » (Courrier du Maroc du 13 janvier 1935). À noter que le nom d’Hôpital Guichot est encore mentionné sur les plans de Fès au moins jusqu’en 1953.

Les accouchements sont assurés entre février et septembre 1935 dans la partie militaire de l’Hôpital Auvert (Voir ci-dessous).

Et c’est ainsi qu’après une décision vieille de 18 ans le nouvel hôpital de Fès ouvre ses portes, pour la partie militaire, le 1er janvier 1935 et le médecin-colonel Salinier, chirurgien de l’Hôpital Auvert en prend la direction. Le principal des travaux est achevé même si des peintres, des menuisiers, des décorateurs, des électriciens travaillent encore et complètent la décoration ou la pose des fils électriques dont le réseau compliqué mesure des kilomètres et même si des rouleaux compresseurs finissent de préparer les voies d’accès.

Description du plan d’ensemble de l’Hôpital Mixte Auvert

Plan général de l’Hôpital Mixte Auvert 1935

Les plans de l’hôpital mixte ont été dressés par M. Pierre Bousquet, architecte DPLG qui s’est adjoint pour la direction et la surveillance des travaux M. Debroise, architecte à Fez. L’hôpital est prévu pour trois-cent-soixante-quinze lits dont cent-vingt-cinq affectés à la population civile, en principe européenne.

Il y aura deux entrées : une pour les civils et une autre pour les militaires. L’entrée pour les civils sera face à Fès-Jdid, et c’est encore une des entrées de l’Hôpital Ghassani, tandis que celle des militaires se trouvera face au Sud, et communique avec l’infirmerie-hôpital Guichot.

– À l’entrée Nord on trouve d’abord la loge du concierge (bâtiment 8) avec un petit jardinet et diverses installations accessoires (plus tard la loge du concierge sera située à gauche de l’autre côté de l’entrée des civils)

– À l’Est, le bâtiment 7 (à gauche en bas du plan) est prévu pour la villa (à construire) du médecin-résident.

– En face de la porte principale il y aura le bureau des entrées (bâtiment 6). Un jardin avec massifs de fleurs et arbustes d’ornement est prévu.

– À l’Est du bureau des entrées, les pavillons de 1926, dont nous avons parlé (bâtiment 1) restaurés et aménagés, constituent le service de Médecine générale réservé aux malades civils. Il est prévu une cinquantaine de lits dont une dizaine en chambres individuelles.

Le service de Médecine générale vu depuis la galerie du pavillon de chirurgie. Vers 1940

– À l’Ouest, le pavillon de la chirurgie et des malades relevant de ce service. Ce bâtiment (2) comprendra deux salles d’opération, une salle de pansement avec tout un matériel perfectionné de stérilisation, des dépendances et services auxiliaires, deux salles de malades à huit lits chacune et quatorze chambres à un lit, soit trente lits affectés aux blessés et chirurgicaux, deux salles de bains, etc… Ce pavillon ne comprend qu’un rez-de-chaussée édifié sur sous-sol. Une galerie sur les quatre faces offrira un confort parfait aux malades de ce pavillon.

À droite le pavillon de la Chirurgie. Au fond à gauche une partie des services généraux. Au fond, au centre le bâtiment des hospitalisations militaires. Vers 1940

– À droite, en pointillé, sous le bâtiment 2 de la Chirurgie, l’emplacement anticipé par l’architecte pour la future maternité (voir plus bas Installation de la maternité)

– Dans l’axe de l’entrée, on trouve le vaste bâtiment (bât. 3) des services généraux. Édifié sur sous-sol il comporte un rez-de-chaussée et un étage. Le sous-sol est affecté aux services de la cave, de la chaufferie – eau chaude, vapeur, chauffage central -, du frigorifique, de la boucherie et denrées alimentaires, aux réserves de lingerie, aux réserves de pharmacie et de produits de radiologie.

Bâtiment des Services généraux vers 1940

Au rez-de-chaussée, nous trouvons au centre une vaste cuisine très aérée, de 18 m x 18 m, avec hall séparé pour le service des civils et des militaires ; un large fourneau de cuisine aux dimensions imposantes, avec sauteuses, friteuses, tables chauffantes et fourneaux à grillades constitue un matériel des plus modernes fourni par la Maison Mourges. Des percolateurs, des marmites spéciales pour chauffer le lait, des machines à éplucher les légumes, des bacs avec distribution de vapeur et d’eau chaude pour le lavage de la vaisselle complètent un aménagement qui peut passer pour un modèle du genre.

Dans l’aile gauche, à l’Est, les services de laboratoire occuperont une vaste salle de 200 m² ; ceux de la pharmacie une autre salle d’une superficie équivalente ; on y abritera un dépôt de lingerie et de matériel pour militaires ainsi que le cabinet du directeur avec salle d’attente.

Dans l’aile droite, à l’ouest, l’économat et le réfectoire du personnel, le service de la radio avec cabinet du docteur et salle d’attente, le dépôt de lingerie et de matériel civil.

Le premier étage est réservé, dans sa partie Est, à la Communauté (religieuse) avec dortoir, parloir, chapelle etc… et dans la partie Ouest, à l’habitation du directeur, au logement du personnel, à la bibliothèque des internes.

– Au Sud du bâtiment des services généraux se trouve un important bâtiment (bât.4) des malades militaires ; il est prévu pour 250 lits.

Vue partielle du bâtiment d’hospitalisation militaire vers 1950
Centre de transfusion sanguine de l’armée dans une partie du bâtiment réservé aux militaires. Vers 1950

– À l’Est de ce bâtiment, un autre d’importance moindre (bât.5) est prévu pour être affecté par la suite aux contagieux militaires installés en ce moment dans la partie Est du bâtiment 4. Une douzaine de lits sera réservée dans ce pavillon des contagieux pour les civils.

– Dans l’angle Sud-Ouest on a réservé l’emplacement du dépositoire (bât. 9) avec une sortie indépendante.

Voici donc dans ses grandes lignes le plan d’ensemble de l’hôpital mixte tel que présenté par Marcel Bouyon dans un article du 24 février 1935 du Progrès de Fez.

Une des galeries du Pavillon de Chirurgie. Vers 1950

Ouverture le 1er septembre 1935 de la partie de l’Hôpital Mixte Auvert réservée aux civils.

Un dahir du 27 avril 1935, publié au bulletin officiel N° 1189 du 7 juin 1935 érige l’hôpital civil de Fès en établissement public à partir du 1er juillet 1935, lui donnant ainsi une existence légale. Un médecin civil en assurera l’administration sur les bases des dahirs et arrêtés viziriels réglementant la gestion des établissements publics.

Pourquoi la section civile n’ouvre qu’en septembre 1935, huit mois après l’ouverture de la partie militaire ? L’Hôpital Auvert, hôpital militaire depuis 1911, doit obligatoirement quitter son ancien emplacement de Bab el-Hadid à la fin de 1934 sous peine de devoir renouveler un bail fort onéreux ; pourvu du matériel déjà existant, il n’a en somme qu’à déménager dans les nouveaux locaux. Médecins, chirurgiens, infirmiers, infirmières et personnel divers, tous militaires, peuvent ainsi, du jour au lendemain, traiter les malades et blessés dans la nouvelle formation.

Il en est tout autrement pour l’hôpital civil – ou plus exactement pour la partie réservée aux malades civils. Il n’existait précédemment, à Fès, aucun hôpital civil ou clinique réservée à la population civile : tous les malades étaient traités à l’Hôpital militaire Auvert. Un hôpital civil à Fès est donc à créer de toutes pièces. Personnel dirigeant, personnel médical, infirmiers, services accessoires, matériel, équipement divers, etc … sont à recruter ou à acheter et la légendaire lenteur des formalités administratives ne facilite pas l’installation rapide d’un nouvel établissement sanitaire.

L’administration de l’Hôpital Mixte Auvert est confiée au docteur Chapuis, précédemment chef du Service de l’Hygiène à Fès ; il supervise la mise en route des différentes installations, et organise le fonctionnement normal de l’Hôpital Civil, où, tout est non seulement à créer, mais où quelques modifications sont à apporter sur les devis et plans originaux.

À partir du 1er septembre 1935 l’hôpital de Dhar Mahrès est mixte, c’est-à-dire qu’il hospitalise civils et militaires sous une même administration civile, celle du Dr Chapuis.

Voici l’état-major de l’Hôpital Mixte Auvert, à l’ouverture :
Directeur : Dr Chapuis
Économe : M. Demassue
Chirurgien : Dr Buzon
Médecin-résident : Mlle le Dr Roule

L’hôpital militaire conserve évidemment son personnel militaire de médecins, d’infirmiers ; la partie réservée aux civils fonctionne avec des médecins civils et un personnel à recruter. Chaque catégorie de malades a son entrée particulière : la partie affectée aux militaires a son entrée orientée au Sud ; celle des civils est orientée au Nord, comme indiqué précédemment. La clôture de l’hôpital par une enceinte de larges panneaux de ciment sur une hauteur deux mètres va cacher la magnifique vue que l’on avait sur le Mellah, Fès-Jdid et la Médina.

Mais la Direction civile de l’Hôpital Mixte Auvert est contestée dès 1936 : les malades militaires traités à l’hôpital étant trois fois plus nombreux que les civils, il est paradoxal pour certains de voir le Service de Santé militaire dépendre de la gestion du Service de Santé civil ; un argument financier est également mis en avant par ceux qui souhaitent la substitution de l’Autorité militaire à l’Autorité civile dans la direction de l’Hôpital Mixte : si les militaires reprennent la direction, c’est le Ministère de la Guerre qui aura en charge le budget de fonctionnement permettant des économies substantielles sur le budget du Protectorat et de la municipalité de Fès.

Les partisans du maintien d’un statut d’autonomie par rapport à l’administration militaire contestent l’importance des économies réalisées : le Protectorat et la municipalité conserveront la charge de l’entretien des bâtiments et des salaires des personnels civils qui ne pourront émarger au budget du Ministère de la Guerre. D’autre part, le retour à une direction militaire, risque de cristalliser l’hôpital dans sa forme actuelle et de rendre impossible les agrandissements et améliorations envisagées pour moderniser l’Hôpital de Fez … dont tous les malades civils ou militaires profiteront.

Ces arguments, administratifs et financiers plus que médicaux, à propos d’un éventuel changement de statut de l’Hôpital Auvert ont surtout alimenté quelques passes d’armes entre journalistes au début de l’été 1936. Aucun médecin n’a participé à ces échanges et les relations entre médecins militaires et médecins civils (parfois anciens militaires) étaient très cordiales. Ensuite l’inertie administrative, civile ou militaire, la survenue de la guerre de 1939-45, n’ont pas relancé le débat et après la guerre la moyenne d’entrée mensuelle des malades civils à l’hôpital a confirmé qu’il n’y avait pas de désaffection des civils pour l’Hôpital Auvert qui a conservé son autonomie et s’est modernisé.

Services de Médecine générale. Vers 1950

Installation de la maternité à l’Hôpital Auvert à partir de février 1935

La maternité Andrée Saint ( La maternité Andrée Saint à Fès) installée boulevard Ducla ferme en février 1935. Depuis qu’elle est fermée … les femmes font toujours des enfants ! et lorsqu’elles n’accouchent pas à leur domicile, elles peuvent accoucher dans le nouvel Hôpital Auvert, d’abord dans la partie militaire, puis dans l’hôpital civil à partir du 1er septembre. La commission municipale du 11 septembre 1935 décide de la construction d’une maternité à l’Hôpital Auvert. L’architecte, auteur des plans, par une sorte de pressentiment lui avait réservé un emplacement dans la partie nord-est, à droite de l’entrée, à proximité des services chirurgicaux, dont elle pourrait avoir besoin. La réception du pavillon de la maternité a lieu le 25 février 1937.

Les conditions de confort et de sécurité sont équivalentes à celles qui étaient proposées à la Maternité Andrée Saint. Le Dr Salinier qui dirigeait, avec une compétence indiscutée, l’ancienne maternité du premier Hôpital Auvert (à Bab el-Hadid), assume depuis la fermeture de la maternité Andrée Saint, en plus de ses fonctions de chirurgien, la direction du service des accouchements du nouvel Hôpital Auvert ; une sage-femme, une infirmière, et deux aides-soignantes suffisent à assurer, sous son autorité, le service qui nécessitait dix-sept personnes à la Maternité Andrée Saint. L’économie de personnel et de frais de gestion est donc sensible.

Je suis né, comme beaucoup d’anciens de Fès, dans cette maternité, et les différents gestionnaires de l’Hôpital Ghassani ont régulièrement la visite des « anciens natifs d’Auvert ». Nous sommes toujours accueillis très gentiment et nous les en remercions.

Visite officielle de l’Hôpital Mixte Auvert par le directeur de la Santé et de l’Hygiène Publiques (04/09/1935)

Le 4 septembre 1935, quelques jours après l’ouverture de l’Hôpital Mixte Auvert, M. Gaud directeur de la Santé et de l’Hygiène publiques, vient à Fès pour une visite générale du nouvel établissement de santé. Marcel Bouyon, dans un article du Progrès de Fez, du 8 septembre 1935, rend compte de cette visite.

La salle de climatisation de l’Hôpital civil Auvert (Article du Courrier du Maroc du 17 juin 1950)

Nous allons bientôt rentrer dans la période la plus chaude de l’année et comme tous les ans à pareille époque, nombreux sont les tout-petits à l’organisme affaibli qui risquent de subir l’assaut de la gastro-entérite malheureusement assez fréquente dans la région de Fès surtout lors de ces périodes de chergui.

Cette maladie s’attaque surtout aux bébés jusqu’à trois ans, principalement à ceux qui sont nourris artificiellement (on constate des cas mais beaucoup plus rares chez ceux qui sont allaités au sein). Elle est caractérisée par des vomissements et des diarrhées vertes. Le bébé se déshydrate et « fond » littéralement.

Pour permettre au petit malade de reprendre des forces et de résister avec succès à l’attaque du mal, il s’est avéré nécessaire de le placer dans une chambre fraîche où l’humidité de l’air est accentuée. Jusqu’à présent, il n’existait qu’une de ces salles de climatisation à l’hôpital Auvert. Malgré son système extrêmement simple, (des ventilateurs soufflant sur des blocs de glace) cette chambre a sauvé , sans nul doute, de nombreux enfants.

Une installation plus moderne était donc devenue nécessaire. L’idée en fut lancée à l’hôpital Auvert il y a plus de quatre ans, mais le matériel faisait défaut pour mener à bien cette importante réalisation. Ce n’est que cette année que la Santé publique a pu mettre à la disposition de la direction de l’hôpital un appareil américain « Chrysler Airtemps » qui constitue, nous a-t-on dit, le dernier cri de la technique moderne.

La nouvelle salle de climatisation est installée dans une vaste pièce du sous-sol du pavillon de médecine générale : d’ores et déjà elle peut recevoir des malades et six petits lits y sont déjà installés avec la possibilité de porter ce nombre à douze ou même plus, si la chose était nécessaire. Une pièce contigüe servira de salle d’examen et d’acclimatation.

Quelques mots maintenant sur l’appareil électrique. Il comporte trois étages : en haut le ventilateur, au milieu l’humidificateur et en bas le réfrigérateur, ces trois systèmes pouvant d’ailleurs fonctionner ensemble ou indépendamment.

L’appareil est branché sur une électro-pompe qui dirige l’eau sur une tour de réfrigération, installée sur la terrasse. L’eau y est vaporisée par quatre gicleurs ; les gouttelettes tombent dans un bac où elles sont refroidies par un système d’ailettes. L’eau rafraîchie est aspirée par l’électro-pompe qui la dirige vers l’humidificateur. Là, un gicleur entre automatiquement en fonction dès que l’humidité ambiante n’est plus suffisante.

Le degré d’hygrométrie devra se situer en moyenne entre 50 et 55 alors qu’il n’est que de 40 ordinairement dans la pièce.

L’air ainsi humidifié est aspiré par la turbine du haut et refoulé dans la salle par un système d’ailettes réglable horizontalement et verticalement afin de répartir uniformément le courant d’air.

Quant au réfrigérateur il est basé sur le principe automatique du frigidaire. La température dans la salle oscillera entre 23 et 25°C.

Nous avons tenu à présenter à nos lecteurs cette intéressante réalisation car elle s’inscrit en bonne place dans le programme de la lutte contre la maladie que soutient opiniâtrement, dans la région de Fès, le Service de Santé.

Notons enfin que ce service sera placé sous la direction du docteur Dagnan, excellemment secondé par sœur Saint-Vincent, le docteur Casiméro et l’infirmière-major Mme Barral.

Un mot encore pour remercier le docteur Merlin-Lemas qui nous a fort aimablement convié à visiter la nouvelle installation, et à M. Rambeau notre cicérone qui a beaucoup œuvré pour cette belle réalisation.

Ce texte sur l’histoire de l’Hôpital Auvert a été rédigé à partir d’articles recueillis, à l’occasion d’autres recherches, dans Le Courrier du Maroc, le Progrès de Fez, La Dépêche de Fez, en précisant que je n’ai pas trouvé … ni cherché ! l’ensemble des articles consacrés, au fil des jours, dans ces journaux locaux, à l’Hôpital Mixte Auvert. D’autres découvertes pourront conduire à d’autres ajouts. Les photos et cartes postales proviennent de mes archives iconographiques.

Pavillon administratif vers 1950