Image à la une : Syndicat d’Initiative et de Tourisme, en bas à droite, vers 1956. Place Clemenceau.
Le Syndicat d’Initiative et de Tourisme de Fès « Essi » (Essi pour S et I de « Syndicat d’Initiative » comme Standard Oil fut transformé en Esso au début des années 1920) est créé en 1923. Au début, son activité est extrêmement réduite et c’est d’abord la Chambre de Commerce qui prend en charge les questions touristiques dont l’importance ne lui avait pas échappé.
Dans les faits, c’est le 15 février 1925 que commence l’activité du Essi dont les buts sont d’œuvrer au développement et à la prospérité de Fès et de sa région à travers le volet touristique, mais aussi comme son nom l’indique en favorisant toutes les initiatives susceptibles de mettre en valeur la ville et les alentours. Les réunions ont lieu dans les locaux de l’annexe des Services Municipaux de Fès et rassemblent une bonne partie des « notables» européens, souvent des pionniers des premières heures du protectorat.
Voici la liste des présents mentionnés dans le procès-verbal de la réunion du 15 fèvrier 1925 : Barraux, Jacques, Suavet, Fleury, de Vigy, Aquadro, Chevalier, Dr Toulze, Baltazar, Fould, Gérard, Marlier, Politi, Sallefranque, Oddou, Alfred Cohen, Le Mallier, Delrieu père, Gagnardot, de la Fosta, Kamm, Baudrand, Naudin, Mallet, Lévy, Conchon, Fléchon, J.Vattier.
M.Suavet, commerçant bien connu, trésorier de la Chambre de Commerce, est élu président du syndicat et le programme proposé pour l’année 1925-26 est varié :
– création d’une station d’estivage à Daïet Achlef pour le repos et la santé des familles de Fès.
– création d’un service de renseignements pour les touristes et les voyageurs de passage à Fès, mais également pour les fassi en leur proposant des documents pour préparer un voyage au Maroc, en France ou à l’étranger.
– organisation de promenades à faire sur la nouvelle route touristique du Nord longue à cette époque de… 27 km.
– préparation d’excursions et d’études dans les régions du Sud de Fès et vers Taza.
– organisation d’un local destiné à servir de bureau de renseignements pour les touristes de passage.
On constate que dans les années 1920 le Syndicat d’initiative et de tourisme est l’affaire de tous et pas seulement des professionnels dont l’activité a un lien avec le tourisme. On retrouve, en effet, des représentants des professions médicales, des ingénieurs, des industriels, des entrepreneurs de travaux publics, etc.
J’ai retrouvé un certain nombre de comptes rendus de réunions ou d’articles du Courrier du Maroc, journal quotidien de Fez et du Nord marocain, qui renseignent sur l’histoire mouvementée du Essi ; même si elle n’est pas le reflet des relations habituelles au sein de la communauté européenne, elle est révélatrice des oppositions et des antagonismes nés de la situation politique liée à la guerre de 39-45. Les relations entre français n’étaient pas toujours simples et l’appartenance des différents protagonistes à plusieurs associations ici en conflit, les complexifiait encore davantage.
Dans les années 1930, le Essi est installé boulevard Poeymirau, dans les bâtiments du marché de la ville nouvelle (les bâtiments de façade du marché ont été mis en service fin septembre 1930). Sur les plans de Fès de l’époque le Essi est situé à l’angle du boulevard Poeymirau et de la rue Archiéri.




Dès cette époque des demandes d’obtention d’un local plus grand sont faites régulièrement et en février 1938, un projet d’édification d’une maison d’accueil pour le syndicat d’initiative, dans la partie sud du square Le Guével est proposé par la municipalité (Une construction au nord-ouest du square avait, un temps, été envisagée). Deux annexes seront aussi installées en médina : l’une dans les locaux vides des anciens services municipaux du Batha, l’autre à côté du fondouk Nejjarine où deux pièces sont disponibles à la location.

En octobre 1938, un budget pour la construction du Essi. en ville nouvelle est débloqué par la municipalité (M. Maître est le chef des Services municipaux). La construction se fera à l’angle sud (en face de la Renaissance) du square Le Guével : il y aura une grande salle pour le Essi et de part et d’autre deux magasins à louer à des organismes connexes au tourisme. Des toilettes sont prévues à l’arrière du bâtiment .
À l’annexe du Batha, on crée un musée artisanal avec échantillonnage d’objets à prix fixes, un salon-bar de dégustation et des « grandes » toilettes. Le jardin sera aménagé en jardin d’été et les guides et interprètes y auront leur « quartier général ».
Je n’ai pas trouvé exactement la date à laquelle le bâtiment du Essi en ville-nouvelle a été terminé mais c’est vers 1940, puisqu’en 1941 une partie du local, déjà occupé par le Essi., était attribuée temporairement à la Légion Française des Combattants. En 1942, l’installation du Essi place Clemenceau dans ce local municipal est considérée comme définitive : le Essi fait faire des meubles sur mesure pour ses bureaux.

Mais la présence dans les lieux sera de courte durée et des « squatteurs » ont rapidement partagé, voire occupé, les locaux dont le Essi a fini par être chassé.
En 1943, le local est réquisitionné et attribué au « Cercle interallié » dont le but est de susciter contacts et échanges intellectuels entre les habitants de Fès et les officiers alliés de passage. On avait estimé que le Essi. n’avait plus besoin de local puisqu’il n’y avait plus de touristes … et les officiers alliés formaient peut-être une nouvelle race de touristes !
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En 1944, les alliés sont partis et le Cercle perd son caractère interallié et devient purement et simplement un cercle privé … dont les administrateurs refusent de quitter les lieux occupés à titre gratuit. Le Essi veut récupérer son local. La commission municipale admet que tôt ou tard le local lui reviendra mais que rien ne presse car du fait de la guerre il n’y a pas de touristes et que cela ne devrait pas changer dans l’immédiat.
La municipalité veut, à partir de juillet 1944, obtenir un loyer. Demander un loyer implique un engagement de location d’où l’idée émise par certains de réclamer une indemnité d’occupation qui ne nécessite pas de bail. La majorité des membres de la commission municipale voudrait surtout voir le Cercle quitter les lieux – locaux municipaux – d’autant que des critiques se font jour concernant le principe même du fonctionnement du Cercle qui sert à des privilégiés des repas à des prix exorbitants et préparés avec des denrées rares en des temps de privation pour tous.
Il est décidé, dans un premier temps, de demander au Cercle à quelle date il envisage de quitter les lieux et la municipalité essayera de percevoir une indemnité d’occupation. Il est aussi proposé de faire un état des lieux des locaux de façon à préserver les intérêts du Essi dont les meubles et les aménagements auront pu être abimés ou usés.
Par ailleurs, la commission municipale va tenter de récupérer, dans les locaux occupés, une salle pour servir aux formalités de changement des cartes de ravitaillement et les tickets pour diminuer les queues à l’Hôtel de Ville. L’année 1945 se passe en palabres et procédures diverses pour éjecter le Cercle ex-Interallié des locaux.
En mars 1946, le Essi récupère son immeuble mais aussitôt le local est revendiqué par les Anciens Combattants (A.C.). La demande a été faite directement au chef des services municipaux sans qu’aucun contact direct n’ait été pris entre Essi et A.C. … dont certains des membres sont adhérents aux deux groupements ! Cette demande repoussée en sous-commission municipale est cependant étudiée en séance plénière, ce qui est inhabituel et laisse penser que des pressions sont faites pour favoriser les A.C.
Le bureau du Essi qui refuse de quitter son local réaménagé par ses soins, saisit de la question le Résident Général de France au Maroc, en lui envoyant le 17 avril 1946 copie d’un long rapport adressé au Chef des Services Municipaux de Fès. Dans ce courrier le président du Essi répond point par point à l’argumentaire développé par le président de l’association des Anciens Combattants :
– Le premier argument des A.C. est que les locaux ont été libérés par le Cercle Interallié : le Essi rappelle qu’il lui a fallu un an à partir du 11 mars 1945 pour récupérer ses locaux réquisitionnés et son matériel personnel. Le local a été récupéré dans un état qualifié d’abominable et le matériel dans un état « qui constitue un véritable scandale », le Essi refuse d’avoir fait tous ces efforts pour que cela bénéficie à d’autres.
– Le deuxième argument des A.C. est que leur local actuel, situé boulevard Doumer est trop petit et qu’ils sont trop nombreux : le Essi propose que la ville fasse don aux A.C. d’un des nombreux terrains municipaux libres dans le centre de la cité. Si la réalisation n’est pas immédiate, la ville pourrait prêter provisoirement des locaux plus grands que celui du Essi et de citer : le Foyer du Soldat, avenue de France ; des bâtiments de la foire, inoccupés 11 mois par an ; l’ancien garage Baudrant, rue du général de Gaulle et qui sert de salle de bal ; les locaux du Centre Mourzouk, avenue de France etc. (Le boulevard Doumer commence place Lyautey et se termine avenue des sports). Et pour finir les locaux du Essi ne peuvent contenir que 120 personnes, à condition de les vider de leur mobilier ! Ils ne pourront donc contenir les 939 membres des A.C. qui doivent augmenter chaque jour en nombre !
– Le troisième argument des A.C. est de dire que les locaux du Essi sont plus grands que les leurs et qu’ils n’ont qu’à permuter : cela ne gênera en rien l’activité du Essi puisqu’elle est quasi nulle et qu’elle n’est pas à la veille de reprendre. Le Essi répond que si la constatation matérielle de la taille du local est exacte, l’argumentation est simpliste et qu’elle renvoie à des conceptions d’une autre époque qui heurtent la raison quand on sort d’une période d’exception. Le Essi s’interroge de savoir comment une association sensée représenter l’élite du pays et regrouper toutes les professions peut proposer d’exiler loin du centre-ville un organisme qui se doit d’être central pour accueillir les touristes par définition étrangers à la ville. Les anciens combattants sont des gens du pays et sauront en principe toujours trouver le chemin de leur local !
Changer de local impliquerait de stocker le mobilier qui ne pourrait trouver sa place dans un local plus petit, à moins que les A.C. n’aient dans l’idée de se voir comme le Cercle interallié attribuer le mobilier du Essi !! Quant à l’appréciation des A.C. sur l’activité du Essi, elle est qualifiée d’affligeante.
– Le dernier argument des A.C. est de dire que leur revendication d’occuper le local est normale puisqu’il a déjà été attribué à la Légion Française des Combattants dont ils sont les héritiers légitimes. Le Essi répond que la première partie de l’argument est spécieuse : la Légion Française des Combattants a occupé en 1941 une pièce annexe du local, de 2,5 m sur 3 m. Le Chef de la région avait alors écrit que l’affectation de cette pièce exigüe au profit de la section de propagande n’était consentie qu’avec la promesse formelle que le bâtiment soit rendu à sa seule et véritable destination dès que les circonstances le permettraient.
(Dans une réunion du Essi, il est rapporté que le Essi avait été « dépossédé » par la Légion Française des Combattants qui avait « usurpé » ce local et le Esssi n’avait jamais été à l’origine de l’accueil de « cet office de propagande collaborationniste »). Le Essi ajoute que puisque le président des Anciens Combattants établit des parallèles, il se permet de lui rappeler que le siège actuel – boulevard Doumer – des Anciens Combattants (qui ne comptent que 939 membres) fut celui de la Légion Française des Combattants qui en comptait 2 500 à 3 000 et qu’il suffisait à des activités sur le caractère desquelles il n’est pas convenable d’insister. Enfin si les A.C. veulent aller jusqu’au bout de leur argument pourquoi ne demandent-ils pas de recouvrer les splendides bureaux que la Légion Française des Combattants s’était attribués au Palais de Justice et dans d’autres édifices.
Bonjour l’ambiance ! quand on sait qu’une bonne partie des protagonistes se rencontrait tous les jours ou buvait l’apéro ensemble à la Renaissance ….en face du local

Le courrier du Essi est sans effet et le 2 juillet 1946 le Chef des Services Municipaux avise le Essi que l’Administration Supérieure a décidé d’affecter aux A.C. le local municipal occupé par le Essi depuis plusieurs années ; en compensation l’actuelle permanence des A.C., avenue Doumer, sera mise provisoirement à leur disposition.
Le Essi informe le 8 juillet les autorités municipales de sa décision de convoquer une réunion extraordinaire le 30 juillet étant donné l’importance de la question et ses répercussions sur l’existence même du Essi. Sans répondre aux termes de cette lettre le Chef des Services Municipaux confirme au Essi le 19 juillet, que le local est affecté aux A.C. depuis le 3 juillet.
L’association des A.C. demande au Essi de libérer les locaux dans les plus brefs délais et en tous cas avant le 25 juillet 1946. Le bureau du Essi ayant averti les autorités de la réunion de leur conseil d’administration le 30 juillet ne répond pas aux A.C.
Le 30 juillet, le conseil d’administration décide de prendre contact avec les A.C. pour trouver une formule permettant l’utilisation en commun du local. Deux membres sont mandatés pour rencontrer le président des A.C, avec lequel ils s’entretiennent le 31 juillet. Il leur semble à l’issue de cette discussion qu’un arrangement ne serait pas impossible. À la suite de ces pourparlers une lettre en date du 1er août est remise le jour même en mains propres au président des A.C. par le Essi pour demander qu’une réunion commune des deux associations ait lieu pour prendre des décisions définitives.
Le 2 août, dans la matinée, la secrétaire du Essi voit pénétrer dans les locaux un groupe d’une dizaine d’anciens combattants conduits par le président. Dans ce groupe figurent aussi un serrurier et un membre du greffe du tribunal. Ils occupent les lieux, dressent l’inventaire du mobilier et pendant la courte absence de la secrétaire pour aller prévenir le vice-président du Essi les serrures des portes d’entrée du local sont enlevées et remplacées. Les anciens combattants ont retrouvé leur âme combattante pour enlever la citadelle du Essi !
Deux membres du Essi arrivent, constatent les faits et demandent au président de l’association des A.C. de réfléchir jusqu’au soir et d’envisager une entente commune dans l’esprit de la lettre qui lui avait était remise la veille. Un refus catégorique de toute discussion leur est opposé !
Les membres du Essi présents à Fès, ce vendredi 2 août, se réunissent d’urgence dans la soirée … au café de la Renaissance, pour examiner la situation créée par cette manœuvre de force. Ils constatent que la position prise par l’administration municipale a permis le développement d’un différend pénible et inopportun entre deux groupements français. Ils déclarent que l’existence du Essi est liée à la nécessité d’un local situé en centre-ville et que le mobilier important du Essi ne peut être transporté ailleurs.
En conséquence, les membres du comité du Essi décident d’interrompre le fonctionnement de leur organisme jusqu’au jour où le local leur sera rendu, de refuser l’offre de s’installer dans les anciens locaux des A.C., de mettre le mobilier et les archives en sûreté, d’arrêter la situation financière, d’informer la fédération des Essi et les services administratifs compétents, en particulier le Secrétariat général du Protectorat et l’Office du Tourisme, de convoquer une Assemblée Générale Extraordinaire et de démissionner.
L’ Assemblée Générale Extraordinaire du Essi, convoquée le 28 septembre 1946, reçoit le président de l’association des Anciens Combattants venu expliquer son point de vue.
Les Anciens Combattants n’ignorent pas la nécessité pour l’économie marocaine des activités touristiques mais ils considèrent que l’on ne peut compter voir à Fès des touristes avant de nombreux mois et c’est tant mieux : rien n’est prêt pour les recevoir, même pas pour les loger correctement et leur arrivée actuelle se traduirait par une désastreuse publicité. C’est pour cette raison que provisoirement, en attendant la construction de leur maison, les A.C. ont demandé que leur soit attribué l’immeuble du square Le Guével car dans cette période tous les locaux doivent être utilisés au maximum.
L’Autorité supérieure a attribué l’immeuble municipal du square Le Guével à l’association des A.C. à dater du 3 juillet. Le comité du Essi n’a pas libéré le local et n’a pas répondu aux lettres qui le lui demandaient. Les démarches du 31 juillet engagées par l’Essi sont considérées par les A.C. comme des manœuvres de dernière minute pour gagner du temps. Le président lors de cette rencontre s’était engagé à faire accepter par ses camarades anciens combattants le principe d’une utilisation en commun des locaux à la condition formelle et non négociable que cette décision soit prise immédiatement c’est à dire avant la réunion du lendemain du comité des A.C. Il était prévu qu’à cette réunion une action immédiate soit décidée. Les délégués du Essi n’ont pas donné suite. Les A.C. lors de cette réunion n’ont pas voulu discuter de la chose jugée et entériner un nouveau retard : ils avaient en mains un titre exécutoire et le 2 août ils n’ont fait que rentrer chez eux … sans violence.
Le président des A.C. espère que cette situation sera transitoire et que bientôt les A.C. verront arriver comme premiers touristes leurs anciens camarades de combat qu’ils accueilleront dignement avec l’Essi. Il est en effet prévu que la nouvelle Maison du Combattant soit construite à l’autre extrémité du square Le Guével.
Il semble que lors de cette assemblée générale extraordinaire du Essi les différents participants des deux associations et d’autres organismes officiels aient pris conscience du grotesque de la situation et plusieurs voix se sont faites entendre pour demander qu’une entente soit trouvée pour sauvegarder le prestige français. Après quelques échanges verbaux assez vifs, les protagonistes sont incités à faire des concessions. Il est demandé d’envisager une nouvelle Assemblée Générale du Essi pour élire un nouveau conseil d’administration car il est inconcevable que Fès n’ait plus de Syndicat d’Initiative et de Tourisme. En même temps une proposition est faite pour nommer des délégués qui participeraient à un comité d’entente pour trouver une solution satisfaisante pour tous.
Ces propositions sont adoptées à la quasi-unanimité.
La Maison du Combattant, installée dans les locaux du Essi est inaugurée le 24 novembre 1946, par Erik Labonne, le Résident général. Il est assez curieux qu’un local provisoire soit inauguré par la plus haute autorité du pays !!
Le projet est d’organiser un Cercle dans cette Maison qui pourrait être donnée en location ou en gérance à un ancien combattant.

L’A.G. de l’association des Anciens Combattants le 12 décembre 1946 renseigne sur l’évolution de la situation : les Anciens Combattants sont dans leur Maison, c’est à dire dans l’ancien immeuble du Essi mais « ils sont heureux d’y donner l’hospitalité au Syndicat d’initiative avec lequel ils sont en parfaite harmonie » !
Les A.C. espèrent rendre très rapidement le local au Essi car la municipalité vient d’offrir un très beau terrain vers l’extrémité du boulevard du 4ème Tirailleurs, à proximité du square Le Guével et du Cadastre (c’est le terrain du nord-ouest du square qui a « failli » être attribué au Essi en 1938 !) pour construire la Maison du Combattant à condition qu’il n’y ait qu’un étage. La commission municipale ayant, en même temps, accordé une subvention de 500 000 francs, la première pierre ne devrait pas tarder à être posée, inch’allah pourrait-on dire.
Un an après, en décembre 1947, le budget total nécessaire à la construction de la Maison du Combattant n’a pas pu être trouvé et les A.C. jouent toujours les coucous dans l’ancien nid du Essi square Le Guével ; la cohabitation A.C./Essi se poursuit tant bien que mal, le Essi ayant pu récupérer … et conserver une pièce..
En mai 1948 le Essi demande à pouvoir remettre l’enseigne au fronton du bâtiment à défaut de pouvoir s’y installer seul.
Fin 1949, le Essi n’a toujours pas son local et la Maison du Combattant est toujours à construire, mais de nouveaux fonds auraient été trouvés pour compléter les 500 000 francs de plus en plus insuffisants pour la construction de la Maison.
1950. Le 28 janvier 1950, à l’assemblée générale des A.C. on apprend « avec surprise et stupéfaction » que les services de l’urbanisme et le chef de Région se sont opposés à la construction de la Maison du Combattant une première fois parce qu’il valait mieux construire des maisons pour les anciens combattants qu’une Maison du Combattant ! Puis une deuxième fois car ils ont estimé que le budget initial était insuffisant pour commencer les travaux : il n’y avait que 8 millions de francs pour une dépense évaluée à 15 millions !!!
En mai 1950 l’inscription rétablissant la véritable destination du Syndicat d’initiative réapparait sur la façade rénovée du bâtiment toujours occupé par les A.C. mais cela « semble présager le retour à la situation de droit ». C’est aussi en mai 1950 que s’est tenue à Fès l’assemblée générale des ESSI du Maroc, qui paraît être un soutien réel au syndicat fassi ; à cette occasion on discute du fonctionnement des comités régionaux de Tourisme et je note que parmi les membres titulaires nommés au Comité régional du Tourisme de Fès pour l’année 1950 figurent M. Courant, président de la section des Anciens Combattants et Victimes de la guerre de Fès et le docteur Guinaudeau, président du Syndicat d’Initiative et de Tourisme de Fès, une occasion pour les deux protagonistes de se retrouver en terrain neutre.

« Le S.I. a tenu sa réunion dans le cagibi qui lui sert de refuge » peut-on lire sur le compte rendu de la réunion du 8 juin 1950 qui rapporte « qu’il semble à tous que les obstacles continuellement opposés à la réalisation de la Maison du Combattant évoquent purement et simplement des moyens dilatoires ».
L’espoir renaît fin juin 1950, lors de la réunion du Comité régional de Tourisme : M. Courant signale qu’il dispose de 8 millions de francs et qu’il a obtenu du général Juin, Résident général, la promesse que 5 millions supplémentaires seront inscrits au budget de 1951; dans ces conditions le général Laparra, commandant la Région de Fès, déclare qu’il est prêt à signer l’autorisation de débuter la première tranche des travaux. Le Dr Guinaudeau président du Syndicat d’Initiative demande qu’ils soient commencés en priorité par les locaux à usage de bureaux pour permettre la restitution du local du Essi dans les meilleurs délais.
Après de nombreuses tergiversations l’autorisation de construire la Maison du Combattant a été donnée mais en août 1950 on peut lire dans le Courrier du Maroc que « d’autres difficultés semblent surgir, les fonds ne sont pas encore délégués, l’adjudication n’est pas encore lancée et le Essi ne pourra pas encore réoccuper son local en 1950 … » malgré les démarches du président Courant dont le désir de réaliser la Maison du Combattant est reconnu par tous. Personne ne semble capable de dire qu’est-ce qui accroche ? Les Anciens Combattants et le Syndicat d’Initiative sont enfin d’accord pour déplorer la situation qui leur est imposée et qui gêne tout le monde. « Obliger les touristes qui viennent se renseigner au Essi à passer derrière un comptoir pour accéder à un cagibi encombré, constitue un scandale qui ne peut se prolonger plus longtemps »..
1951. Malgré une tendance extrêmement favorable du tourisme à Fès (nombre considérable de « caravanes » – Ligue de l’enseignement, élèves de Maison Carrée, Ligue maritime et coloniale, élèves de l’Institut agronomique, le groupe anglais des Rambiers, les Suisses, les Belges, les Italiens du groupe Lombardie – et de congrès d’associations – Anciens prisonniers de guerre, Anciens combattants, Hôteliers et restaurateurs du Maroc, National des pâtissiers, Corses du Maroc, etc. -) les administrations concernées semblent toujours se désintéresser de la question du local du Essi. Le directeur du Tourisme au Maroc est accusé, en mars 1951, d’ignorer « que Fès existe sur la carte du Maroc puisqu’à toutes les invitations que lui a lancées le Essi, le conviant dans notre ville, ce haut fonctionnaire a répondu … en omettant de répondre ».
« On voudrait, écrit encore Christian Houillon, journaliste au Courrier du Maroc et membre du Conseil d’administration du Essi, que les touristes puissent être reçus dignement comme ils le sont en d’autres villes du Maroc où l’administration n’a pas ménagé ses efforts. La question du local du Essi devait être résolue. Elle traîne encore. Nous connaissons la bonne volonté des dirigeants des A.C. de Fès mais on souhaite que la direction du Tourisme marocain aide à la réalisation de ce double projet : la construction de la Maison du Combattant. et la restitution au Essi de son bien ». « Et parce que nous tenons à faire sa connaissance, nous sommes persuadés que le directeur du Tourisme ne pourra manquer de venir inaugurer le local de notre Essi rénové« . Les références au cagibi qui sert de local au Essi sont fréquentes dans la presse fassie, les journalistes Max Legarçon, Christian Houillon, Michel Kamm étant membres du comité directeur du Syndicat d’Initiative. « Notre Essi a tenu séance hier soir dans la salle de la Chambre d’Agriculture, (dépouillé de son local par une mémorable entourloupette, il en est réduit à cette transhumance chronique) » (4 avril 1951). Le Essi « nomadise » en effet pour tenir ses réunions dans différents lieux de la ville : bureau de la Foire, Brasserie de la Légion mise à disposition par son propriétaire M. Strul, membre du Essi , La Renaissance, immeuble de l’Urbaine, etc.
En 1951, le Essi a de moins en moins l’espoir de récupérer son local car la construction de la Maison du Combattant, bien que donnée en adjudication semble abandonnée. Le Essi s’adresse donc directement au Résident général pour dire que depuis 5 ans aucune solution efficace n’a été trouvée, que le local du Essi a été construit pour le Essi sur fonds publics ce qui interdit une autre affectation, qu’actuellement le local est essentiellement utilisé comme débit de boissons par les A.C. ce qui nuit à l’image du Essi dont l’enseigne est placée au fronton du bâtiment, enfin que les touristes de passage ne peuvent être reçus dignement en l’absence d’un véritable secrétariat et même de téléphone. Le comité directeur du Essi affirme aussi que l’Office des Anciens Combattants défaillant depuis longtemps, a de nouvelles exigences pour la construction de son immeuble qui devra comporter des locaux à louer en magasins ! et pendant ce temps-là, le crédit de cinq millions affecté, diminue d’année en année de valeur. En conséquence, le Essi demande sinon la réalisation immédiate de la Maison du Combattant du moins l’évacuation immédiate et totale de leur local par les Anciens Combattants. Pour le président Courant des Anciens Combattants, le retard apporté dans la réalisation de la Maison du Combattant est dû entièrement à certains chefs de services et sous-chefs de bureau de Rabat et en particulier de la Direction des Finances qui n’ont jamais voulu reconnaître ou exécuter les engagements pris par le Résident général. Le directeur de l’Office des A.C. est impuissant contre ces hauts-fonctionnaires « tabous » qui règnent à la Résidence.
Mais fin novembre, lors de la réunion de la Commission municipale, M. Warnery, chef des Services municipaux, conteste l’argumentation avancée par les A.C. pour expliquer le retard de la construction de leur Maison. « On apprend avec surprise que M. Griguer, directeur de l’Office des A.C. n’a aucun fonds pour construire cette Maison du Combattant (?). Il a trouvé du moins un moyen de la faire, en obtenant de la Direction de l’Intérieur, le truchement de la ville qui empruntera 15 millions à la caisse marocaine des retraites remboursables en 20 ans à 6% d’intérêt. La ville ne servira dans cette affaire que de support-comptable, l’annuité d’amortissement étant réglée par l’Office »
Le chef des services municipaux rappelle que la ville a déjà donné le terrain (loué à un prix de principe) et accordé 500 000 francs de subvention pour participer à cette construction. Tout paraît donc arrangé même si hélas depuis deux ans ce demi-million a dû perdre beaucoup de sa valeur constructive.
Lors de cette réunion de la Commission municipale la location par le Essi d’un local sous la porte de Boujeloud est abordée. « C’est encore du Essi qu’il s’agit puisque aussi bien cette affaire de la Maison du Combattant est surtout traitée pour sortir de la situation impossible où se trouve le Essi de Fès privé de son local, mais cette fois il s’agit d’un local à Boujeloud qui servira pour l’accueil des touristes arrivant en Médina. La location de cette pièce, sise sous l’aile droite de la porte monumentale, et qui n’était jusqu’alors qu’un débarras, est consentie depuis août 1951 pour un an avec reconduction annuelle à raison d’un taux de principe de 10 francs par mois. Le Essi engage d’ores et déjà pour la réfection et l’aménagement du local les 400 000 francs de son budget. Malheureusement il a fallu fournir un plan aux Beaux-Arts, et pour cette minuscule affaire l’inspecteur local a dû une fois encore prouver le fonctionnement tracassier de son administration, car il a transmis le dossier à Rabat ! Pourquoi pas au Grand Turc !
Nous avons vu qu’à la fin des années 1930, au moment où l’on discutait de la construction au centre de la ville-nouvelle d’un bâtiment pour le Essi, deux annexes avaient été installées en Médina, l’une au Batha dans les locaux des anciens services municipaux, l’autre place Nejjarine. Le fonctionnement de ces deux annexes n’a pas toujours donné satisfaction, en partie en raison de leur situation géographique. Le Comité directeur du Essi envisage depuis longtemps de créer une antenne à l’entrée de la Médina et la porte de Boujeloud est l’emplacement idéal. En même temps le Essi souhaite mettre en place une sélection plus rigoureuse des candidats « guides » qui bénéficieront d’une formation initiale et d’un suivi régulier de leurs pratiques. J’ai noté que le Essi utilise les membres des Amis de Fès pour faire visiter la Médina aux « caravanes » de visiteurs « institutionnels » ou officiels, les guides-interprètes du Essi conduisent surtout les touristes isolés ou en petits groupes.
1952. Je n’ai pas trouvé la date effective du début des travaux de construction de la Maison du Combattant, travaux débutés en 1952 selon des plans de l’architecte Beaufils et conduits par l’entreprise de Hadj Omar Sebti. Lors de la réunion mensuelle de septembre le Comité directeur du Essi espère fermement que les A.C pendront en octobre la crémaillère, car il est visible que leur construction avance et que, grâce à la diligence des entrepreneurs, la date prévue sera respectée. Il se posera alors pour le Essi le problème de la remise en place d’un mobilier qui devra probablement être rénové ou complété ; le docteur Secret, membre du Essi et des Amis de Fès demande déjà au Essi de bien vouloir prêter son local pour les manifestations du vingtième anniversaire des Amis de Fès qui auront lieu du 11 au 18 novembre. L’accord est donné. Le comité est également mis au courant des progrès de l’aménagement du local concédé à Bab Boujeloud par la municipalité : sauf quelques imperfections qui seront reprises, le travail d’aménagement réalisé par l’entrepreneur paraît terminé. Reste maintenant à résoudre une difficulté majeure : la rémunération d’un secrétaire permanent. Le problème des guides est aussi abordé : les guides officiels se plaignent de la concurrence des guides clandestins, dont on sait les pratiques nuisibles, notamment celles d’imposer aux touristes le chemin des magasins où ils se font gratifier (de bon ou de mauvais gré) de pourcentages extravagants par les commerçants. Il est certain que l’installation du bureau du Essi à Boujeloud, permettra d’y grouper, sous le contrôle du Essi, les guides disponibles pour conduire les visiteurs en Médina.
Les Anciens Combattants ne prennent possession de leur Maison non pas en octobre comme l’espérait le Essi mais le 10 novembre 1952. Je pense qu’ils ont volontairement différé leur installation boulevard du 4ème Tirailleurs, pour faire coïncider l’inauguration par le général Guillaume, Résident général, de la première Maison franco-marocaine du Combattant, première maison au Maroc et la seule de cette importance en Afrique du Nord, avec les cérémonies de la commémoration de l’armistice de 1918. Les cérémonies de ce 11 novembre 1952 ont été grandioses, nettement plus importantes qu’habituellement. Il est demandé aux Fassis de pavoiser « en abondance les immeubles privés pour ce jour glorieux » et de venir en masse assister à l’inauguration de la Maison du Combattant qui débute le 10 novembre par une retraite aux flambeaux à 21 heures ; les comités et les délégations des différents groupements sont rassemblés pour allumer la Flamme du Souvenir qui brûlera toute la nuit sur la nouvelle Maison du Combattant. Le 11 novembre la journée débute par une salve de vingt et un coups de canons avant un rassemblement à la Maison du Combattant et le départ pour les cérémonies religieuses des différents cultes : messe avec Te Deum à l’église St François d’Assise, office au temple protestant et à la synagogue de la rue Escalier. Après les offices, revue militaire avenue de France et dépôt d’une gerbe au cimetière de Dar Mahrès. À midi, diffa dans les jardins de la Foire de Fès offerte aux A.C. marocains et au Grand Hôtel, repas popote des A.C. (non marocains ??). L’après-midi, inauguration de la Maison du Combattant par le général Guillaume en présence des autorités militaires et civiles, des A.C. de la région, avant une matinée dansante populaire et le soir Grand bal de la Victoire sous la présidence du général Chef de la Région et de S.E. le Pacha de Fès.


Le Essi n’a donc pas pu prendre possession de son local en octobre comme il l’avait envisagé ; il y aura donc un certain retard à l’installation définitive du Essi dans ses meubles, les dits meubles étant d’ailleurs plus ou moins disséminés en divers endroits : à la Foire et à l’Hôtel de ville ; certains sont en mauvais état et enfin surtout il paraît que la terrasse de l’immeuble est à refaire, l’étanchéité étant fort compromise. C’est dans ces conditions que le Essi regagne ses pénates à la mi-novembre, pas assez tôt pour accueillir, comme il le souhaitait, l’exposition du 20ème anniversaire des Amis de Fès.
Le 15 novembre 1952 après 6 ans d’exil le Syndicat d’initiative et de tourisme réintègre ses locaux. En effet, M. Courant, président des Anciens Combattants, remet au Dr Guinaudeau, président du Essi, les clés du local de la place Clemenceau qui, depuis juillet 1946 était devenu le siège de la section locale des Anciens Combattants et Victimes de Guerre de Fès. L’inventaire des lieux est aussitôt dressé avant que ne se tienne la première réunion de travail des membres du bureau du Essi dans leur local retrouvé.
L’assemblée évoque en premier lieu les problèmes posés par la remise en état du local, tant intérieurement qu’extérieurement et, d’autre part, par les modalités de son installation afin qu’il puisse remplir efficacement l’office auquel il est destiné. Il est évident que plus on fera au Essi d’efforts pour bien accueillir les touristes, pour les renseigner et les guider comme ils le demandent, plus on verra venir nombreux à Fès des visiteurs de toutes les origines.
C’est en tenant compte des répercussions que pourraient avoir les efforts du Essi sur le plan général que les membres du comité souhaitent qu’il soit fait appel à toutes les personnalités que cette tâche intéresse directement ou indirectement : pouvoirs publics, commerçants, hôteliers et restaurateurs etc. Il importe évidemment que les travaux de remise en état et de réinstallation commencent le plutôt possible.
Une autre question qui doit être rapidement résolue est portée à l’ordre du jour : il s’agit de la participation que pourrait prendre le ESSI à l’organisation d’un comité des fêtes. À plusieurs reprises au cours des années passées, la semi anarchie qui régna en cette matière, a causé des torts réciproques à différents groupements et le Essi tentera de créer une cohésion nécessaire entre les présidents des groupements, le plus tôt possible dans l’intérêt de tous. Il est prouvé que les comités des fêtes peuvent avoir un rôle très utile et il en existe d’ extrêmement actifs dans les grandes villes du Maroc. Sous une forme ou sous une autre ce comité pourrait renaître à Fès, cela ne dépend que des autorités municipales élues et des différents groupements.
Avec l’aide de la Fédération française des Syndicats d’initiative et l’appui promis du Touring-Club de France, le Essi de Fès peut envisager avec une certaine sérénité la reprise de ses activités pour faire connaître la ville de Fès et ses environs.
Pour terminer cette première réunion, les membres du bureau offrent le champagne à Si Tayeb Bouayad, vice-président du Essi, promu au cours de l’été dans l’ordre de la Légion d’Honneur.


Si dans cet article j’ai surtout évoqué le conflit entre l’Association des Anciens Combattants et le Essi, il faut préciser que l’activité du Essi n’était pas uniquement orientée vers la récupération de son local historique !
Différentes commissions fonctionnent : Pistes, Routes et Ponts ; Hôtels et Restaurants ; Transports ; Circuits autour de Fès et Aménagements de sites. La mise en valeur des villes de Fès est une préoccupation constante de l’action du Essi qui intervient dans les projets d’aménagement des quartiers, des voies d’accès, de la protection des monuments et a établi un fichier documentaire sur Fès. Des liens importants existent d’ailleurs entre l’association des Amis de Fès qui a pour but de travailler à la sauvegarde des monuments de la Médina, à veiller à leur conservation et à signaler à la municipalité et au Syndicat d’initiative les fautes de goût, les erreurs, les réfections à opérer et les mesures à prendre. Toutes les questions touristiques ou thermales qui intéressent Fès et sa région sont examinées et traitées par les membres du Essi les plus qualifiés dans les domaines spécifiques : des relevés cartographiques, des programmes de routes touristiques, de développement des stations thermales (aménagement des stations de Moulay Yacoub ou de Sidi Harazem), de protection ou de réfection de sites (Mérinides, mausolée de Sidi Ahmed el Bernoussi), etc. sont proposés.
Malgré une faible visibilité pendant « ses six années d’exil » le Essi n’en a pas moins rempli la mission qu’il s’était fixé lors de sa création : œuvrer au développement et à la prospérité de Fès et de sa région à travers le volet touristique, mais aussi comme son nom l’indique en favorisant toutes les initiatives susceptibles de mettre en valeur la ville et les alentours.
Je termine en ajoutant quelques clichés pris il y a une dizaine d’années au local du Essi, place Mohammed V (ex-place Clemenceau) d’un tableau mural exécuté par Jean-Émile Laurent. Ce tableau d’environ 4 m sur 2,5 m (si mes souvenirs sont exacts) est « caché » dans la salle de réunion du Essi fermée en permanence et il y a quelques années le responsable du local m’a affirmé que le tableau n’existait pas … avant de bien vouloir entr’ouvrir la porte et me laisser l’apercevoir !! Dommage que cette œuvre ne soit pas mise en valeur. J’ignore la date exacte de sa réalisation (je n’ai pu la déchiffrer sur mes photos) mais elle est probablement du milieu des années 1950.


