Image à la une : Entrée de l’Institution Sainte-Thérèse, rue du commandant Prokos.

Les Franciscaines Missionnaires de Marie, congrégation reconnue hospitalière et enseignante, débarquent à Casablanca le 5 novembre 1912 et de là font rayonner sur le Maroc tout un réseau d’œuvres variées : garderies, écoles, pensionnats, orphelinats, ateliers, dispensaires, hôpitaux dont beaucoup sont destinés à la population musulmane. Leur implantation au Maroc est facilitée par le général Lyautey, premier Résident général du Protectorat (avril 1912) : grâce à son appui et à sa bienveillance, elles fondent à Casablanca et Rabat leurs premiers établissements bien qu’ils ne bénéficient pas d’un statut légal.

Lyautey était favorable à l’installation des Franciscains (Pères ou Sœurs) français pour se dégager du monopole du culte catholique exercé alors par les Espagnols, qu’il soupçonne d’être hostiles à la France et susceptibles de mener des actions antifrançaises au Maroc. Un article du traité franco-espagnol du 27 novembre 1912 qui définit les trois zones d’influence espagnole au Maroc stipule d’ailleurs la division du Maroc du point de vue religieux :  « Le gouvernement de S.M. le roi d’Espagne, en ce qui le concerne, fera en sorte que les privilèges exercés actuellement par le clergé régulier et séculier espagnol ne subsistent plus dans la zone française ». Mais les Espagnols ne sont pas pressés d’appliquer cette disposition et le contexte politique français ne fait pas une priorité de la question religieuse au Maroc. Cependant cela n’empêche pas les franciscains et les franciscaines d’étendre leur influence au Maroc avec  le soutien renouvelé de Lyautey qui écrira en 1916 : « Quant à la question de l’ordre religieux à envisager au Maroc, je ne vois pas du tout l’avantage d’en chercher un autre que les franciscains ».

C’est le 6 novembre 1915 que les Sœurs Franciscaines arrivent à Fès pour y implanter des œuvres de charité. La première en date est le dispensaire Saint Raphaël dont je n’ai pas trouvé le lieu d’implantation. Ensuite diverses fondations sont installées – Goutte de Lait, orphelinat, écoles – et la Communauté détache deux groupes de sœurs infirmières, l’un à l’hôpital Cocard, l’autre à l’hôpital Auvert ; d’autres religieuses infirmières travaillent dans les dispensaires.

La première équipe infirmière en route pour Fès

L’œuvre de la Goutte de Lait

Créée au Maroc, en 1915, à l’initiative de Madame Inès de Bourgoing, épouse du Résident Général Hubert Lyautey, l’œuvre de la Goutte de Lait, a pour objectif de lutter contre la mortalité infantile du 1er âge.  À sa création, elle s’occupe d’enfants européens puis son action est étendue à tous les enfants marocains dénutris ou pas, pour une distribution de lait de vache stérilisé et de lait en poudre.

Installée à Fès, dès 1918, d’abord dans une simple maison marocaine pour ne pas effaroucher la population en l’amenant dans un local européen, la Goutte de lait, dès que son succès fut assuré, émigre en 1921 à Oued Fejjaline, au Batha, dans une maison située au milieu de grands jardins, bâtie à son usage et aménagée pour l’œuvre grâce aux dons du pari mutuel.

Le docteur Dernoncour – également médecin-chef du dispensaire israélite – et des sœurs franciscaines en prennent la direction ; le comité S.S.B.M. (Société de Secours aux Blessés Militaires) de Fès a su trouver les ressources nécessaires à son fonctionnement et obtenir une subvention du Protectorat. Dès le début on peut constater l’intérêt que les notabilités de Fès portent à cette œuvre de l’enfance. Située à proximité de la Médina, elle attire toute une population musulmane fasi, les habitants du Mellah, des familles nomades et les Européens de la Ville Nouvelle.

Entrée de la Goutte de Lait

Chaque jour, le lait provenant des fermes voisines, est stérilisé dès son arrivée, et porté à Fez-Ville-Nouvelle, au Mellah et à Fès-Jdid ; la distribution en Médina se fait dans l’après-midi.

Un article de septembre 1933 de la Revue internationale de la Croix-Rouge  consacrée à la maréchale Lyautey donne des statistiques du fonctionnement de la Goutte de Lait à Fès : 500 à 600 biberons sont distribués chaque jour, avec un total de plus de 120 000 biberons en 1928 et 180 000 en 1931. Les bénéficiaires  sont des Musulmans pour 71%, des Israélites pour 17% et 12% d’Européens. C’est une des caractéristiques de la Goutte de Lait à Fès de s’adresser surtout aux Marocains, les Européens préférant souvent prendre le lait dans le commerce.

Certains enfants sont hébergés et nourris sur place à la Goutte de Lait lorsque les conditions de vie en famille sont défavorables (dans quelques cas il peut aussi s’agir d’enfants abandonnés à la naissance). Le fait d’être nourri à la Goutte de Lait n’empêche pas les maladies les plus diverses : rougeole, pneumopathie, gastro-entérite, ou athrepsie pouvant entraîner la mort.

La Goutte de Lait : pesage des enfants.

En 1931,  295 enfants ont été nourris à la Goutte de Lait : 38 Européens dont 2 sont décédés, 49 Israélites dont 8 sont morts lors d’une épidémie de rougeole qui a été plus virulente chez les enfants habitant le Mellah et 208 Musulmans dont 62 sont morts ; ce nombre important de décès chez les enfants musulmans s’explique en partie par le décès au  bout de quelques jours de 13 enfants abandonnés et retrouvés dans un état de dénutrition extrême.

Les sœurs infirmières mettent à profit leurs visites dans les familles ou les visites des parents à la Goutte de Lait pour donner des conseils d’hygiène, d’alimentation, complétés par des soins pour les troubles digestifs – les plus fréquents – ou la distribution de médicaments. En hiver, c’est aussi l’occasion de distribuer des vêtements chauds récupérés dans leurs ouvroirs ou chez les familles plus aisées.

La Goutte de Lait : la salle de distribution de lait

L’orphelinat Sidna Aïssa

La fondation la plus importante des Sœurs missionnaires est incontestablement l’Orphelinat Sidna Aïssa près de Bab-el-Hadid. (Sidna Aïssa signifie Seigneur Jésus. Ce nom aurait été choisi parce qu’en s’installant dans leur maison, les Sœurs, trouvant ce nom inscrit sur le mur, y virent une indication de la Providence). Acquis en 1930, le terrain actuel, appelé terrain des Lys, voit en 1938 s’édifier un orphelinat uniquement marocain. Les enfants de la Pouponnière de la Maison Dorée, fondée en 1922, deviennent en grandissant le premier noyau de l’orphelinat qui compte, dans les années 1950, une centaine de fillettes. Dix-huit religieuses vivent à l’Orphelinat,

Élevées dans le respect de leurs traditions et de leurs coutumes, ces orphelines sont initiées à tous les travaux de la femme, travaux ménagers et d’agrément, entre autres la broderie de Fès sans que pour cela la culture générale soit négligée.

Vers 15 ou 16 ans ces orphelines sont mariées à leurs coreligionnaires mais elles ne sont pas pour autant abandonnées : tous les mois des visites leur sont faites par les Sœurs qui viennent s’enquérir des détresses possibles et y remédier discrètement. Une tradition charmante, réunit les anciennes tous les deux ou trois mois en les groupant dans l’Œuvre  des Grandes.

Un atelier externe annexé à l’orphelinat a été ouvert il y a trois mois : il occupe en ce moment dix ouvrières. Fréquemment sont exposés les travaux de la maison, chefs-d’œuvre de goût et de soin, qui unissent le charme de la couleur locale au fini de l’Occident ; dans le monde entier, napperons brodés, services de table font admirer l’habileté des jeunes ouvrières fassies.

L’ excellente éducation, la formation technique très complète que ces jeunes orphelines ont reçues font qu’elles sont  très recherchées en mariage : y a-t-il plus bel éloge de cette œuvre magnifique ? Les services rendus sont tels que cette fondation strictement privée envisage d’agrandir les locaux pour porter à 200 le nombre d’orphelines recueillies ». (Maroc-Monde. Octobre 1951)

L’Institution Sainte-Thérèse

À la fin d’avril 1927 la Supérieure des religieuses de Saint-François-d’Assise de Lyon reçoit du R. P. Jean-Marie Féron, curé de Fès, une demande pour obtenir des Sœurs l’ouverture d’une école libre dont il veut doter sa paroisse. La réponse est favorable : l’école sera placée sous le patronage de Sainte-Thérèse de Lisieux dont  la statue sera installée au-dessus de la porte d’entrée de l’établissement, en reconnaissance de son intervention dans cette décision tant souhaitée. (Sainte-Thérèse de Lisieux est également connue sous le nom de Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus, nom sous lequel est aussi appelée l’Institution Sainte-Thérèse de Fès).

Immédiatement, le R. P. Féron loue une villa double qui ne pouvait accueillir que deux classes en plus du logement exigu des religieuses. Les deux premières religieuses s’installent le 1er octobre 1927 avec 45 enfants. Mais devant l’afflux des inscriptions il faut rapidement songer à une installation plus vaste.

En 1928, la Supérieure fait l’acquisition du terrain où se trouve toujours l’Institution Sainte-Thérèse. Commencées aussitôt, les constructions permettent d’ouvrir 3 nouvelles classes en janvier 1929 et de recevoir 180 enfants. En même temps débutent les travaux pour la construction d’un internat pour 20 pensionnaires, dont les locaux sont solennellement bénis le 17 novembre 1929, par S.E. Mgr Vielle, Vicaire Apostolique de Rabat.

La nouvelle école Sainte-Thérèse en fin de construction

Pour faire face à l’augmentation des demandes, de nouveaux locaux doivent être ajoutés : 2 nouvelles classes en 1942 ; une troisième en 1950 ; en 1951 un deuxième dortoir est aménagé à l’étage et au début de 1952, les nouvelles internes peuvent occuper les box qui leurs sont destinés. Une salle de couture est créée. En dix ans, les installations ont plus que doublé … mais il manque toujours une ou deux classes pour répondre aux demandes de nouveaux élèves.

Façade de l’École Sainte-Thérèse vers 1950

Une allée dans le jardin vers 1950

À la veille de l’indépendance du Maroc l’école est fréquentée par 500 élèves répartis dans 13 classes allant du jardin d’enfants à la 1ère année du baccalauréat toutes séries. Dix religieuses assistées de 19 professeurs laïcs (dont Henri Bressolette, agrégé de l’Université) assurent la marche de l’établissement dirigé par Sœur Saint-Michel. Depuis sa fondation l’Institution Sainte-Thérèse a dispensé l’enseignement et l’éducation à près de 5 000 élèves. Non seulement c’est le seul établissement scolaire libre de Fès et des environs pour jeunes filles, mais encore il supplée partiellement à l’absence d’une institution libre de garçons en accueillant les garçonnets jusqu’à l’âge de 7 ans ; faute de place l’école  se « déleste » des garçons après cet âge… peut-être aussi un moyen d’éviter de mettre le loup dans la bergerie !

« C’est ainsi qu’y furent formés le lieutenant Lagardère, mort en héros en 1943, sous les balles allemandes et Roger Pernon tombé glorieusement sur le front d’Italie. Plusieurs jeunes prêtres sont fiers également de rappeler leurs premières années de classe à Sainte-Thérèse. L’Institution s’honore aussi d’avoir compté parmi ses élèves des héroïnes comme Simone et Colette Mercier (cette dernière déportée à Ravensbruck), ainsi que Juliette Fratini, qui sous les tortures, témoignèrent de la solide armature morale dont elles furent dotées au cours de leur passage à l’Institution. D’autres anciennes élèves appelées à une vocation missionnaire ou contemplative assurent la relève dans diverses congrégations : Franciscaines Missionnaires de Marie, Retraite du Sacré-Cœur d’Angers, Clarisses ou Saint-François-d’Assise à Lyon. Une moisson nouvelle se prépare parmi les jeunes si l’on en juge par le développement que prend la Croisade Eucharistique avec les Messagers du Christ. (Maroc-Monde)

La chapelle de l’École Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus

L’institution Sainte-Thérèse ne se limite pas à l’éducation chrétienne donnée aux enfants des familles chrétiennes. Assurées de voir respecter les croyances de leurs enfants et leurs traditions, plusieurs familles appartenant à d’autres confessions viennent y chercher un enseignement de qualité : des familles marocaines,  orthodoxes et protestantes ont confié leurs enfants aux Sœurs de Saint-François-d’Assise.

Le 16 avril 1952, l’École Sainte-Thérèse fête ses 25 ans. À cette occasion, Mère Saint-Louis, fondatrice et Supérieure pendant 20 ans de l’Institution Sainte-Thérèse est revenue de Lyon et rappelle que Sœur Sainte-Anne, Sœur Jeanne et Sœur Éléna ont participé avec elle à l’ouverture de l’école.

À la rentrée scolaire 1954, Michel Kamm, journaliste au Courrier du Maroc … et ancien élève de l’Institution Sainte-Thérèse (où il était en classe avec ma mère en 1927/1930) consacre un article à l’école Sainte-Thérèse dont  je cite quelques passages : « Sœur Saint-Michel, la directrice toujours alerte et tout sourire (je me garderai de dire que son sourire est rendu plus gracieux par de charmantes fossettes) m’explique dès l’abord que quelque agrandissement que l’on fasse il lui manque encore deux salles pour de nouvelles classes » … La ballade dans l’établissement commence par le jardin d’enfants « dont les fenêtres peintes évoquent le riant passage des Alpes avec leur frange de sapin. Nous avons vu entrer les tout-petits (3 ans à 4 ans et demi) se tenant tous par les mains aux épaules et attention s’il vous plaît vous autres garçons : ces demoiselles d’abord » … « Il y a en tout 450 enfants et chose remarquable, déjà constatée dans les autres pays musulmans, la proportion des filles fassias, grâce à la très louable compréhension de la sœur directrice, augmente d’année en année. Il y a là trente petites musulmanes des plus notables familles de Fès, et seule la norme des admissions annuelles de nouvelles élèves en limite le nombre.

Une classe

Salle du brevet élémentaire ….. avant l’arrivée du beau mobilier moderne. Fin des années 1930

En plus des classes, où nous constatons en passant le beau mobilier moderne et le gai coloris du décor, il y a dans l’institution des cours de musique (piano) dont chaque année l’audition probatoire en public révèle la bonne qualité et l’efficacité. Des cours d’éducation physique complètent également, par la culture des corps, le développement des cerveaux. Ces  cours sont encadrés grâce à la bonne collaboration avec le Service de la Jeunesse et des Sports, par des monitrices de ce service. Ils sont suivis par les jeunes filles avec la ferveur que l’on devine ».

Cours de gymnastique à Sainte-Thérèse, dans les années 1950. Photo Gurtner. Fès

Michel Kamm visite ensuite l’internat : « L’internat qui intéresse surtout évidemment le bled, familles de colons, d’officiers ou de contrôleurs compte un effectif d’un peu plus de 40 pensionnaires. Les toutes petites sont en dortoir, vaste salle bien éclairée, comportant le local de la surveillante qui n’est clos que par un rideau. Coquettes et nettement confortables sont les chambrettes individuelles des pensionnaires adolescentes ; rien d’une cellule monacale que ce gentil petit intérieur, avec couvre-lit frangé à fleurettes, le lit surmonté d’un cosy en bois clair ; lavabo encadré de carrelage laqué blanc ; table-pupitre pliante et surtout la grande fenêtre qui dans chaque chambre, donne une vue étendue vers les quartiers  de villas ou l’aviation bruissante des ailes françaises. Une belle salle de bains et les commodités bien encadrées de carrelage vernis, complètent cet ensemble placé sous le patronage de Notre-Dame des Cimes. On ne peut que souhaiter après avoir vu une école aussi bien équipée, de voir (bientôt paraît-il) surgir dans cette grande ville  un collège de Frères dont tant de familles catholiques  ont souvent exprimé le besoin ».

Photo de classe. Année scolaire 1928/29

Le Collège des Frères évoqué par Michel Kamm n’a jamais vu le jour par contre l’Institution Sainte-Thérèse existe toujours à Fès : c’est une école privée de l’enseignement marocain qui a conservé le nom d’origine pour bénéficier de la réputation d’excellence attachée à l‘École des Sœurs. Elle propose un enseignement de la maternelle aux études supérieures et voici quelques extraits de la communication de l’Institution Sainte-Thérèse actuelle, trouvée sur le net :

Depuis près de 100 ans, l’enfant est notre passion. Implantée à Fès depuis 1929, Sainte-Thérèse est la première école de Fès. Chaque jour, nous œuvrons  pour l’enfant citoyen en privilégiant chez lui le désir d’être l’acteur principal de sa vie et en l’invitant à prendre conscience de sa place et de celle des autres au sein de sa communauté. Nous travaillons ensemble (Parents, École, enfant) de manière constante et dynamique autour d’un projet éducatif original. Le continuum famille-école permet une approche pédagogique qui tient réellement compte du développement global de l’enfant. L’enfant comprend que sa vie scolaire est l’affaire de tous. Il apprend à concevoir sa famille scolaire comme une société à part entière parce qu’il y participe activement. Engagé vis-à-vis de lui-même et de sa communauté, il crée son environnement et en est responsable.

L’Institution Sainte-Thérèse dessert une clientèle de plus de 500 élèves. L’Institution Sainte-Thérèse priorise un ratio peu élevé d’élèves (20 élèves maximum au préscolaire et en première année et 28 de la 2e à 6e année) afin de pouvoir offrir une pédagogie ouverte et dynamique, basée sur une approche participative. Un service de garde qui sait répondre aux besoins de l’enfant tout en offrant un milieu de socialisation, de loisirs et de détente. Un programme unique d’activités parascolaires à caractère sportif, artistique, social, scientifique et culturel offert aux élèves en fin de journée. Au-delà de l’enrichissement offert dans les cours de base, l’enfant bénéficie d’un bain linguistique progressif en anglais dès le CP et vit au rythme des nouvelles technologies et peut, chaque semaine, voyager à travers celles-ci.

Institution Sainte-Thérèse – Établissement d’enseignement supérieur à Fès

Notre institution est fière d’être un leader dans l’enseignement supérieur et la formation professionnelle à Fès. Nous offrons un large éventail de programmes éducatifs de qualité, destinés à répondre aux besoins et aux attentes de nos étudiants.

Chez institution Sainte-Thérèse, nous soutenons nos étudiants tout au long de leur parcours éducatif et de leur développement professionnel. Nous offrons un environnement d’apprentissage sûr, accueillant et stimulant pour nos étudiants.

Nos programmes de formation couvrent une variété de domaines, tels que la gestion, le droit, la technologie, les sciences de la santé, le génie et bien plus encore. Nous offrons également des programmes de formation en ligne pour ceux qui ont des contraintes de temps ou qui ne peuvent pas assister aux cours en personne.

Notre institution est soutenue par des enseignants qualifiés et expérimentés, qui sont passionnés par l’enseignement et la création d’un environnement éducatif efficace et constructif. Nous sommes fiers de produire des étudiants bien formés et capables, prêts à relever les défis du marché de l’emploi.

Si vous souhaitez poursuivre vos études supérieures et obtenir une formation professionnelle de qualité, rejoignez-nous à l’Institution Sainte-Thérèse. Nous sommes impatients de vous aider à atteindre vos objectifs éducatifs et professionnels. Contactez-nous dès aujourd’hui pour en savoir plus sur nos programmes de formation et sur la façon de vous inscrire.

L’Institution Sainte-Thérèse actuelle a aussi ses anciens élèves devenus célèbres en particulier Ahmed Reda Tagnaouti, footballeur professionnel, sélectionné en équipe nationale du Maroc en tant que gardien de but lors de la Coupe du Monde au Qatar en 2022 ; il a aussi été désigné meilleur gardien de but de la Ligue des Champions organisé par la Confédération africaine de football (CAF) en 2022. En septembre 2023 il a signé pour 3 ans avec le MAS de Fès … qui est pour le moment 11ème/16 dans le championnat du Maroc de football.

Entrée de l’institution Sainte-Thérèse, école privée marocaine

Les religieuses franciscaines infirmières

Dès leur arrivée au Maroc les Franciscaines Missionnaires de Marie sont présentes comme infirmières dans les dispensaires et les hôpitaux civils ou militaires.

À Fès, elles représentent une part importante du personnel soignant de l’hôpital Cocard et dans une moindre mesure de l‘hôpital Auvert.

Au début des années 1950, les infirmières européennes de l’hôpital Cocard sont toutes des religieuses : « Le personnel de l’hôpital Cocard comprend : six médecins, une pharmacienne, trois internes, un administrateur-économe, deux commis, quatorze infirmières religieuses franciscaines, trois infirmiers français, douze infirmiers marocains titulaires, vingt-cinq infirmiers marocains auxiliaires, quarante-cinq auxiliaires marocains personnel de service. Cette équipe franco-marocaine, laïque et religieuse, travaille dans l’harmonie. Son exemple montre le terrain d’union constitué par la charité alliée à la science ». (Œuvre de la santé publique et de la famille. Édition de l’encyclopédie marocaine).

Hôpital Cocard : « Cure de plein air » dans le patio du pavillon de médecine, sous la direction des sœurs-infirmières

Le Dr Edmond Secret cite même le chiffre de 20 infirmières religieuses franciscaines dans les effectifs du personnel de Cocard en 1955.

En 1941, un des médecins de l’hôpital Cocard est une « Mère franciscaine » : la docteure Sauvé, en religion Mère Marie de Notre-Dame de Paris sur les conseils de son père a choisi de venir exercer à l’hôpital Cocard après son internat ; elle est la fille du Dr Louis Sauvé, chirurgien-chef de l’hôpital chirurgical de Kiev en 1917, en même temps que le Dr Léon Cristiani, médecin-chef des hôpitaux français de Kiev pendant la guerre 1914-1918.

Sous la responsabilité du Dr Secret qui a remplacé le Dr Cristiani à la tête de l’hôpital Cocard, la doctoresse Sauvé  organise et dirige  l’École d’accoucheuses marocaines, tout en assurant les consultations de médecine.

Hôpital Cocard : Le pavillon des femmes

Hôpital Cocard : La maternité. Visite de la doctoresse Lafourcade et des sœurs-infirmières

Les sœurs-infirmières sont moins nombreuses à l’hôpital Auvert qui était à l’origine un hôpital militaire et dont les infirmiers étaient des infirmiers militaires et les infirmières issues de la Société de Secours aux Blessés Militaires (S.S.B.M.). Mais peu à peu et plus particulièrement dans la partie civile de l’hôpital Auvert les sœurs-infirmières sont présentes dans tous les services de Médecine, de Chirurgie et à la Maternité.

Cour intérieure de la maison des dames infirmières de la S.S.B.M. Vers 1912

Hôpital Auvert : une partie du personnel dont des sœurs-infirmières. Cliché du 21 juin 1917

Intérieur de l’hôpital Auvert en 1926

Les infirmières franciscaines sont aussi présentes dans les dispensaires : deux d’entre elles participent, sous la direction du Docteur Mansouri, au fonctionnement du Dispensaire antituberculeux de Fès, inauguré en février 1921, rue Skalia. Elles assurent en dehors des consultations et des soins au dispensaire, les visites à domicile à raison d’une quarantaine par semaine. Les débuts ont été difficiles et les infirmières visiteuses durent pour se faire connaître et accepter, partager avec le Dr Mansouri les tournées de vaccination et apprendre l’arabe. Une fois la confiance établie avec les sœurs-infirmières, une nouvelle difficulté apparaît : toutes sortes de consultants ou consultantes arrivent au dispensaire et il faut alors leur expliquer que ce dispensaire est un établissement spécialisé dans la tuberculose et que l’on ne peut pas recevoir toutes les pathologies. La confiance est telle que quelques vieux fasi demandent aux sœurs de conseiller leurs filles qui ont des enfants à élever.

La consultation du Dr Mansouri au dispensaire antituberculeux

Dispensaire antituberculeux de Fès. Cliché du Service photographique de la Résidence générale. 1929

Les sœurs-infirmières exerceront leur activité au dispensaire indigène de l’Adoua, créé en 1914, dispensaire de médecine générale dirigé par le Dr Toulze et au dispensaire antisyphilitique avec les docteurs Decrop, puis Lacapère et Louis Salle.

Il n’y a plus aujourd’hui de Sœurs franciscaines à Fès. Les vocations religieuses ont diminué et le manque de sœurs disponibles a obligé la congrégation à fermer certaines implantations dans le monde et au Maroc. il subsiste au Maroc quatre communautés à Casablanca, Rabat, Meknès et Midelt. À Midelt quelques sœurs sont infirmières à l’hôpital et il y a environ trois ou quatre ans deux sœurs, Sœur Barbara et Sœur Marie étaient infirmières et institutrice à Tatiouine, à une trentaine de kilomètres de Midelt. Avec une association de solidarité internationale nous leur avons fourni matériel et médicaments pour leur infirmerie dans ce petit village de quelques maisons de berbères sédentarisés. Elles avaient quelques années plus tôt « inventé » le dispensaire itinérant pour suivre dans leurs déplacements, pendant l’été, les berbères accompagnant leurs troupeaux dans l’Atlas.

Tatiouine. 2012. Cliché personnel : le jardin d’enfants ouvert par Sœur Barbara et Sœur Marie cette année là. Illustration du rôle des Sœurs dans l’alphabétisation et les soins médicaux des populations défavorisées et isolées de l’Atlas marocain : à gauche, sœur Barbara, infirmière ; à droite, sœur Marie, maintenant, à plus de quatre-vingts ans, davantage institutrice qu’infirmière. Le dispensaire est installé un peu plus loin .